Gougnies, une énergie renouvelable !


La vie d’un village, c’est le sang d’un terroir, une force qui puise son énergie dans les racines d’une terre que l’on aime, que l’on respecte. « Clocher de village fait battre le coeur », a écrit Gustave Flaubert et « La patrie, c’est toutes les promenades qu’on peut faire à pied autour de son village », nous disait Jules Renard. Enfants de Gougnies, nous nous réjouissons d’assister chaque année à un florilège d’animations diverses et colorées riches en relations humaines et vectrices de convivialité. Notre clocher, c’est le point d’exclamation de la citation qui est la nôtre : « On est bien chez nous ! ».
Une petite promenade autour des activités de l’année précédente nous permet de visualiser les images qui illustrent nos bons souvenirs. Par bonheur, elles sont pour la plupart récurrentes et nous offrent de belles perspectives pour demain.

Malgré le froid qui engourdit les réminiscences des fêtes de fin d’année, le village ne dort pas. Les illuminations qui ont égayé sur les façades des maisons les soirées familiales animées autour d’un bon feu sont récompensées par un jury et font l’objet d’une sympathique petite réunion autour du verre de l’amitié. Au coeur de l’école, les enfants de la garderie et leurs animatrices préparent un joyeux spectacle. Les joueurs et leurs sympathisants se mettent à table pour festoyer et donner ainsi le « la » de leur concerto pour petite balle, pelote des ficelles de la camaraderie.

Lorsque les perce-neige allument leur petite flamme blanche dans les jardins qui se réveillent, les membres du comité des fêtes enfilent leur treillis de bûcherons et avec un enthousiasme palpable, effectuent la collecte de bois, le bois magique qui chassera définitivement l’hiver quand le feu du renouveau exorcisera le village de ses démons de la froidure. Afin d’attiser sans faillir le brasier de la fête, masqués et musiciens déploient leur joyeuse énergie confortée par la solide choucroute de la veille.

A l’école, les enfants ont perpétué la tradition de la Saint-Grégoire en menaçant les pisse-vinaigre d’une malédiction pouvant altérer sérieusement la réussite des oignons.
Ils offrent également aux parents et amis l’occasion d’admirer, au sein d’une exposition empreinte de fraîcheur, leurs plus beaux dessins et bricolages.
Quelques veaux de mars plus tard, les « Boucles de Charleroi » organisent au départ du village un bien sympathique « Star Rally » nocturne. C’est une occasion pour tous les amateurs nostalgiques de revoir sur le bitume les voitures de notre jeunesse, les carrosseries des sixties qui ne manquaient décidément pas de charme et portaient de jolis noms comme Cortina , Corolla, Fulvia et autres…
Les artisans ouvrent leur porte. Le « Week-end bienvenue » permet aux visiteurs de venir admirer le savoir-faire local.

Les sportifs contrôlent leurs semelles car celles-ci sont invitées à fouler les petits chemins de notre campagne dans le cadre du « Trail » du « Challenge Delhalle ». Un coup de fusil, de Marche bien sûr, et hop, sous un nuage à l’odeur de poudre, plusieurs centaines de paires de mollets se lancent dans un bruissement impressionnant.

Et puis vient le mois pascal, celui qui résonne sur de bien agréables partitions.
C’est le premier sifflement des belles bécanes du Racing Bike qui, sur les routes de l’Entre-Sambre-et-Meuse, quittent pour un jour les coteaux du Léon et portent de vallée en vallée le cordial bonjour de notre village.
C’est le chant de nos cloches qui invitent les fleurs à déployer leur corolle pour capter les premiers rayons d’un soleil parfumé au miel du printemps.
C’est la grande émotion des premiers roulements de tambour qui annoncent dans ce pays de traditions l’engagement de ses animateurs envers leur folklore et le respect de toute une population pour la dévotion innée à sainte Rolende.

On le dit le plus joli, le mois de mai ! C’est vrai, le décor change de jour en jour, la nature explose de couleurs et senteurs rassérénantes.
Sur le jeu de balle, les rencontres se succèdent et animent la place du village. Les promoteurs du club invitent leurs amis à participer à une journée festive et les plus adroits s’y adonnent au triathlon. La bonne humeur y est de mise car les performances ne sont pas toujours… convaincantes.
Les écoliers aperçoivent l’horizon de leur année scolaire et, avant la période des examens, prennent un grand bol de motivation édulcoré à la fierté de présenter à leurs parents tout le talent qui donne à ces fêtes d’école et spectacles de la garderie le statut de moments privilégiés.

Le sixième mois est vraiment la charnière de l’année, le repère temporel des événements locaux. Ce qui se passe au village se situe immanquablement avant ou après la Pentecôte. C’est ainsi depuis des générations et chez nous, quand on choisit la date de son mariage, c’est en fonction de celle à laquelle sainte Rolende nous fait l’honneur de sa visite.
Dès l’Ascension, le village vit au rythme des tambours et toute la période consacrée à la Marche suscite l’unique intérêt. Les préparatifs et le déroulement des festivités sont incontestablement dignes de la réputation de ce folklore gerpinnois connu dans tout le pays et au-delà de ses frontières. Les tristes sires qui évoquent la suppression du lundi de Pentecôte ne peuvent pas comprendre l’importance de l’impact social et culturel d’une telle manifestation. Mais soyons clairs, jamais de telles arguties ne viendront altérer toute la richesse de nos traditions.
Les images de la fête se collent peu à peu dans l’album des souvenirs mais les tambours résonnent encore longtemps dans les oreilles des villageois.
Les amis du PS organisent leur soirée et se retrouvent autour d’une bonne table dans la plus grande convivialité.
La fin du mois est le décor d’une comptine chantée depuis que ce sacré Charlemagne a eu son idée folle : « Vive les vacances, plus de pénitences… » Enfin, plus de pénitences, cela dépend bien sûr des résultats mentionnés sur le bulletin remis en grande cérémonie par nos précieuses institutrices !

Les vacances d’été restent actives pour certains organisateurs. Dès les premiers jours de juillet, les habitants des Hayettes se retrouvent pour une fête familiale, les « Houbhayettes ». Comme le Marsupilami, les bénévoles du quartier ont du ressort. Cette journée est sans nul doute une grande réussite aux bonnes odeurs de barbecue portées par la musique d’ambiance et les éclats de rire.
Les sportifs locaux profitent également du soleil d’été pour sortir leur vélo ou leur gant de balle pelote. Le comité de l’Endurance gougnacienne organise les 6 heures VTT et cette manifestation constitue également une grande journée vécue dans une parfaite ambiance.

Peu après la rentrée des classes, moment important de l’année où se côtoient l’enthousiasme des grands qui se retrouvent et le désarroi des petits qui s’aperçoivent que leur maman ne reste pas à l’école, le PS pointe et tire dans le cadre d’un grand concours de pétanque tandis que le Cdh met le couvert dans le cadre de son souper annuel.
Et puis vient à l’horizon un autre repère majeur de l’année gougnacienne : la grande fête de septembre. Trois jours de festivités diverses et notamment une belle et réputée brocante. Trois jours pour petits et grands au cours desquels les habitants du village et leurs invités conjuguent à tous les temps le verbe festoyer. Cette organisation implique une grande disponibilité de la part de ses promoteurs et la jeunesse locale assure avec beaucoup de motivation la relève des anciens. Que du bonheur pour tous !

En octobre, les couleurs de l’automne deviennent chatoyantes, comme si la nature voulait détourner l’attention de ceux qui craignent le retour de l’hiver. Le village également persiste dans la chaleur de ses activités. Le peloton des artilleurs déploie son artillerie de bonne humeur sur la table d’un bon repas, les amis du PS belotent et rebelotent avec leurs atouts et les enfants de l’école des cariotîs participent sur les chemins empierrés du pays des carrières à une marche parrainée. Dans la brume matinale du troisième dimanche, les tambours du Tour Sainte-Rolende des Marcheurs déclarent officiellement dans nos campagnes la clôture de la saison des Marches. Les dernières feuilles du mois sont balayées par les sorcières d’Halloween.

Les brouillards de novembre semblent vouloir endormir le village. Mais tel un enfant plein d’énergie, il refuse de sombrer dans le monde de Morphée. Il n’est pas question d’oublier nos ancêtres et leur histoire. Les moments de commémoration empreints d’émotion et de respect doivent rester pour notre jeunesse des repères importants de liberté et de démocratie.
Cependant, ce mois du souvenir ne s’habille pas exclusivement d’un triste manteau. Les survêtements colorés des adeptes du VTT donnent au souper de l’Endurance Gougnacienne le petit air de fête qu’il mérite. Et pour cela, nos amis cyclistes en connaissent un rayon…
Et l’année touche à sa fin…
Dans les rues du village, le grand saint Nicolas invité par le comité des fêtes effectue sa généreuse distribution de gâteries, au grand dam des adeptes de toutes sortes de régimes incompatibles avec les événements de fin d’année. Saint Nicolas a beaucoup de mérite, certains d’entre nous se souviennent des effets secondaires des boîtes de bonbons…
L’esprit de Noël prend possession des rues du village, les maisons se parent de leurs scintillantes garnitures. C’est la chaleureuse ambiance du marché de Noël, avec ses huîtres, ses boudins et vins de Loire, le tout rythmé par les notes et les grelots qui gambadent sur les portées des partitions de Jingle bells et Merry Christmas.
C’est la fête des familles et les enfants de la garderie présentent leur petit spectacle.
C’est la fête des chrétiens et la veillée de Noël illumine les riches peintures de notre belle église.
C’est la fête des gourmands et le cougnou s’invite en guise de mise en bouche…

Il n’y a aucun doute, il se passe toujours quelque chose à Gougnies. Les habitants du village se manifestent volontiers car ils sont bien conscients que cette convivialité est primordiale pour lutter contre les prédateurs de notre société que sont l’égoïsme, l’indifférence et la solitude. La jeunesse locale semble l’avoir bien compris. C’est bien pour demain…

Toutes les activités de Gougnies sont annoncées, relatées et illustrées sur le site gougnies.be. Si vous appréciez notre village un petit « clic » vous suffit pour le visiter et vivre avec nous tout au long de l’année les événements de nos associations.

Jean Marcelle

Illustrations
Arnaud Tombelle