Gougnies, plaine de jeux

Nous gardons tous des souvenirs précieux de nos jeux d’enfants. Dans une chambre, un grenier, un jardin, le pâchis du voisin ou dans la rue. Aujourd’hui, on joue plutôt devant un écran, une console. Et pourquoi pas ?
Constatons cependant que beaucoup se souviennent d’un temps où l’on jouait ensemble un jeu décidé, voire créé ensemble également…
Les multiples auteurs de cet article ont, eux aussi, décidé de « jouer ensemble » pour vous proposer une petite visite guidée -très incomplète et ne demandant donc qu’à être complétée : tenez-le vous pour dit…(1)- des jeux que les gamins et les gamines jouaient à Gougnies.
Comme point de départ, deux souvenirs que Jules Marcelle, 80 ans, a puisés dans sa mémoire.

La « britche » est un jeu qui, par certains de ses aspects peut faire penser au golf ( imaginez donc un « green » aux Hayettes !) au base-ball ou, pour rester wallons, à la balle au tamis. On l’a joué vraisemblablement jusque dans les années 30.

Le matériel nécessaire consiste en un tronçon d’une quinzaine de centimètres d’un manche de brosse effilé à ses deux extrémités et en un bâton d’une cinquantaine de centimètres.
Un grand espace rectangulaire est délimité … le plus loin possible des fenêtres des maisons.C’est à l’intérieur de ce périmètre que la partie va se jouer.
A Gougnies, les dégagements à la jonction des rues des Hayettes et de Sart Eustache ainsi que devant « la maison de l’instituteur» étaient particulièrement prisés.

Le jeu se dispute entre deux équipes de deux partenaires. Chacune est composée d’un « lanceur » et d’un « intercepteur ». A l’une des extrémités du terrain, un premier lanceur frappe la briche sur l’une de ses pointes, ce qui a pour effet de lui imprimer un bond. Il s’agit alors, tant qu’elle est en l’air, de la frapper à nouveau afin de l’envoyer le plus loin possible vers le fond du terrain. Là où elle tombe il faut à nouveau la relancer selon le même processus… même si elle s’est immobilisée de façon contrariante. On a droit à trois tirs… sauf si l’intercepteur de l’équipe adverse est parvenu à se saisir de la britche en vol. Si c’est le cas, la main passe à l’équipe qui l’a interceptée et le jeu recommence.
Si l’on réalise, sans anicroche, trois tirs, rien n’est encore gagné : encore faut-il que l’équipe prétendant à la victoire estime en nombre de bâtons la distance entre le point de départ et l’endroit où la britche a finalement échoué. Il faut avoir l’œil car le nombre de bâtons annoncés sera celui de points gagnés, mais si l’on a été trop optimiste et que l’étalonnage révèle un seul bâton de trop, tout est perdu!

Ce jeu se jouait aussi dans la région liégeoise puisque le dictionnaire liégeois de Jean Haust, d’où est tirée cette illustration l’évoque. A Liège, on l’appelait la « brîse » et à Huy la « bètch ».
Il se joue également chez nos voisins picards.

Un autre jeu de cette époque est le bouchon appelé ici « buc ».
A nouveau un manche de brosse est mis à contribution puisqu’on en prélève un tronçon de la dimension d’un bouchon.
On trouve une surface bien plane sur laquelle on dresse le « bouchon ». Les joueurs viennent y empiler leur mise : soit une « mastoque » (5 centimes) soit un « gros sou » (le double) puis, tournant le dos au bouchon, ils lancent tour à tour leur palet vers le « pas » c’est-à-dire, à 4 ou 5 mètres de là, la ligne derrière laquelle on se placera ensuite pour jouer. La distance entre l’endroit où est tombé le palet, souvent une « rondelle » de fer trouvée aux Ateliers Marcelle, et le pas désigne l’ordre des joueurs, celui qui est arrivé le plus près du pas étant évidemment le premier.
La partie commence vraiment : les joueurs se placent derrière le « pas » et, cette fois, lancent la rondelle vers le bouchon. Quand celui-ci est atteint, les pièces s’éparpillent : celles qui sont les plus proches du palet percuteur reviennent au propriétaire de celui-ci, tandis que celles qui sont plus voisines du bouchon y seront replacées pour le tir du joueur suivant. Astuce : les palets déjà lancés restent en place jusqu’à la fin de la partie si bien qu’un joueur peut, contre son gré, gratifier un adversaire de plusieurs piécettes si son tir les a fait tomber plus près de le la rondelle de celui-ci que de la sienne… rageant!

Au temps des Galapiats, de Tremplin et de Bob Morane

Venons-en maintenant à ce qui est plus proche de la mémoire commune de ceux qui vont lire ces lignes. Les fidèles des forums de Gougnies.be qui ont amené dans un « pot commun » les souvenirs à la base de cet article ont, grosso modo, entre 30 et 50 ans
Imaginez-les bavarder, échanger des anecdotes. Leurs noms sont les pseudonymes sous lequel ils s’expriment dans ce forum (2)

Nous sommes dans les années ’60 à ’80…

Plantons le décor et pour ce faire, Pol prend la parole : « qui se souvient du noir et blanc à la TV et des feuilletons comme « Les Galapiats, Thierry La Fronde, Belle et Sébastien, Poly, Zorro ou Le Jeune Fabre » ?
« Gougnies » intervient et y va également de sa note nostalgique: «il y avait aussi: Ma mère à moteur , Papa a raison , La famille Rose, Mr.Ed, Le cheval qui parle, Les Arpents verts et Ma sorcière bien aimée ».
Pol reprend la parole : « j’oublais : Skippy le kangourou, Flipper le dauphin et La petite maison dans la prairie » et Christine ajoute : « il y avait aussi « Belle et Sébastien » : l’histoire d’un petit garçon et de son chien, ça se passait à la montagne ».

Et au rayon lecture ?

« Gougnies » : « il y avait Bonjour (pour les enfants de 5-8 ans) et Tremplin (9-12 ans). Ces hebdos étaient distribués à l’école et nous attendions impatiemment le mercredi pour pouvoir lire la suite des aventures de nos héros. En plus il y avait des mots croisés, des jeux de logique… C’étaient vraiment des revues très bien pour les enfants… ». Et pour ceux de l’école gardienne, c’était « Dorémi » complète Christine.
Tremplin éveille aussi des souvenirs chez Pol, mais surtout Bob Morane : « les épisodes qui m’ont le plus marqués : Les Caves d’Anankè … gé-nial ! J’ai essayé de les relire il y a un an ou deux … pffff … finie la magie de mon adolescence … j’ai pris un fameux coup de blues ce jour là … »

Christine qui n’a pas vécu son enfance à Gougnies se souvient que les lendemains de Salut le Copains on ne parlait que de cette émission dans le bus qui la menait à l’école : «Salut les Copains ! ….présenté par Albert Raisner (TF1 ?). Nous pouvions même acheter la revue correspondant à cette émission. On l’attendait avec impatience … chaque semaine ou chaque mois on pouvait y lire tous les petits potins au sujet de nos vedettes préférées … comment elles étaient arrivées à la chanson, tout sur leur enfance, leurs études, leurs succès et aussi les mariages, les divorces, les bébés etc. …. ça nous passionnait et ça nous faisait rêver ! Surtout les filles, je crois ! Et la mascotte SLC, c’était ? … Chouchou, bien sûr ! Vous vous rappelez ? Ce petit bonhomme avec des cheveux tout noirs qui lui descendaient jusque dans les yeux. La forme de sa tête ressemblait un peu à celle de Caliméro …mais oui ! , souvenez-vous ! On le griffonnait un peu partout … et spécialement sur la couverture de nos cahiers. »

Et si on en venait aux jeux ? Rols et Pol trépignent, mais les filles ont pris la parole les premières.

« Gougnies » : «
Il y avait Pommes, Poires et Abricots : deux enfants faisaient un « pont » en se tenant face à face par les mains et les autres faisaient une file et devaient passer sous le pont… Quand la chanson finissait « y’en a une de trop », le pont se fermait et l’enfant qui était alors « pris » entre les bras des 2 « piliers » du pont devait se mettre derrière un des 2 piliers (une fois l’un, une fois l’autre). Quand il ne restait plus personne dans la file, il s’agissait de tirer chaque groupe vers son côté et il fallait parvenir à faire passer le groupe d’en face au dessus d’une ligne préalablement dessinée sur le sol.
Et puis,
J’ai trois amies au bois : les fillettes car comme son nom l’indique ce jeu était plutôt réservé aux filles… (Pol et Rols bâillent discrètement…) faisaient une ronde, l’une d’entre elles restait hors du cercle. Quand la chanson disait « elle entre dans la danse, elle fait la révérence » elle rentrait dans le cercle, faisait la révérence, se bouchait les oreilles, fermait les yeux et devait ainsi « choisir » les 3 amies au bois la dernière « choisie » qui était, selon la chanson la « préférée », sortait de la ronde une fois la chanson finie et tout recommençait.

Le fermier dans son pré : c’est sans aucun doute le jeu de ronde que je préférais. Il se jouait en faisant une ronde:  » le fermier dans son pré » qui prend sa femme qui a son tour prend son enfant qui prend le chien……jusqu’à la souris qui prend le fromage et ce fromage est battu (femme, enfant…étant bien entendu des enfants qui formaient la ronde). Ce jeu finissait avec l’enfant choisi comme fromage au milieu des autres et soit disant « battu » (à l’heure actuelle je ne sais pas si ce jeu serait encore considéré comme « adéquat »pas les âmes « sensibles ») La chanson finit par « et j’en mangerai encore, et j’en mangerai encore, ohé ohé ohé au bord de l’eau et j’en mangerai encore ». L’enfant qui a été choisi comme fromage sera le fermier dans le jeu suivant…
Et « Gougnies » qui, décidemment a bonne mémoire, n’épargne rien aux garçons.
« J’allais oublier : Attrape-mouche : Une file d’enfants se mettait le dos contre le mur. Un enfant en face de ceux-ci avec un ballon. Il disait le nom d’un des enfants du mur et lui lançait la balle. Chaque fois qu’ un enfant recevait la balle, il comptait un « mouche » mais il y avait un truc: l’enfant qui lançait la balle pouvait feindre de la lancer alors, si celui à qui elle était destinée ouvrait les mains…toutes ses mouches s’envolaient!!!
Et enfin : Marguerite donne-moi ton coeur : Jeu de filles exclusivement (comment les garçons allaient-ils jouer à « ça »?). Un groupe de fillettes se mettait en file le dos contre le mur et une autre dansait en sautant devant elles en chantant « Si tu veux faire mon bonheur…. »Finalement, elle choisissait une « Marguerite », lui donnait 2 baisers et c’était alors le tour de « Marguerite » de danser, chanter, sauter et choisir « sa Marguerite ».

Les carrières et les mottes : quels terrains de jeux !

« Bon, quant à moi… » commence Pol, aussitôt coupé par Zabou : « les filles n’en ont pas encore fini … ».
« Vous continuerez plus tard » intervient Rols qui prend et garde la parole: « ah ! mes amis, je pense à quelque chose que, j’en suis certain, beaucoup d’entre vous ont connu. Je veux parler des carrières de Gougnies. Les mottes, la carrière des plongeurs. Qui donc n’a pas été jouer dans nos « montagnes », qui n’a pas construit de cabanes ni dévalé les pentes ?
Sur son derrière. ..
Et le radeau, souvenez-vous des plongeons dans l’eau toujours un peu glacée et la crainte de ce faire repérer? Et ces fameux escaliers à pic »
Pol : « Oh que oui … nous avions même, avec quelques copains, détaché le radeau pour faire une petite balade, on se servait d’une vieille planche comme rame … et y’a un promeneur qui nous a vus et à été illico le dire au garde champêtre (M. Lefèvre si mes souvenirs sont bons) … j’vous dis pas l’engueulade … j’ai encore mal aux fesses rien que d’y penser !
Faut dire que c’était dangereux mais bon … »

Restons au le chapitre des carrières et des mottes. Rols : « celle dont je me souviens surtout se trouve près de la « cantine », après le pont du chemin de fer, celle de gauche très verte avec une rigole au milieu (rigole qui se creusait au fur et à mesure de nos descentes puisque nous mettions un pied dedans pour nous guider).
La motte d’en face n’était pas mal non plus pour faire des cabanes, et pour faire… heuuuuuu des cabanes …hum. Nous avions aussi comme jeux très intelligents (hum) le skateboard, on partait du haut de la rue de la Tourette sur nos planches, et le but du jeu était à réussir à tourner vers la rue de l’Escuchau sans gamelles bien sûr. On descendait soit seul, soit en étant assis en vis-à-vis les pieds posés sur le skate du copain et le tout sans protection bien sûr, nous étions des Hommes (hum) »

Le « Tour de France » des Hayettes

Mais voilà que les filles reprennent la main pour démontrer que les jeux sportifs n’étaient pas l’exclusivité des garçons.
« Gougnies » : « Et le Tour de France des Hayettes ? A l’époque, les Hayettes correspondaient à trois rues actuelles: celle des Hayettes, celle de Sart-Eustache et la rue du Bos-le-Comte. Quand le beau temps revenait, les enfants du quartier (à l’époque il n’y avait pas encore trop d’automobiles) se préparaient pour faire leur « Tour de France » particulier : le tour « des Hayettes » (rues des Hayettes et de Sart-Eustache actuelles au début mais une fois le nouveau cimetière ouvert, on passait également par Bos-le-Comte et nous traversions le cimetière ce qui ne plaisait pas toujours aux personnes plus âgées qui allaient visiter leurs morts… »

Jef n’a pas vécu son enfance à Gougnies mais y a passé de nombreux jours de vacances et s’y est fait des copains. « J’ai, à Gougnies, un souvenir très fort de quelques moments passés, étant gamin, à bricoler. Le principe du jeu est le suivant : prendre un tuyau de « 15 » en cuivre, sectionner en tronçons d’une bonne vingtaine de cm, marquer l’emplacement d’un premier trou, puis de 6 autres plus loin et perforer.
Et bien, savez-vous ce que vous obtenez ?
Votre premier fifre et un souvenir indélébile …
Mon comparse d’alors était Benoît Beaufayt … je me souviens aussi de parties de pêche avec lui et Fabrice Serwir. Gaëtan Moreau n’était jamais très loin non plus …. »
Un fifre ? Il manque quelque chose… c’est Pol qui apporte la réponse : « un bidon de poudre à lessiver : dans le passé, il y avait des bidons de poudre de forme circulaire avec un couvercle de plastique … c’était l’idéal pour un tambour improvisé. »

Et voici que Zabou intervient avec un inventaire à la Prévert : « Corde à sauter; Jokari, Cache-cache, Touche-touche, Aux mouches (cela se joue avec un ballon), Bouteilles d’eau (qu’on essayait de faire tomber avec un ballon, les osselets; les patins à roulettes, le bilboquet, les cow boys et indiens, le jeu de piste. »
Elle est relayée par Djule : « je me souviens du téléphone sans fil: on était assis en cercle et le premier disait une phrase tout bas à celui d’à coté… et ainsi de suite. Le dernier devait la répéter complètement sans oublier aucun mot. Il y avait aussi la chaise musicale: on prenait les chaises de l’école et un tambourin et on jouait dans la cour. Puis il y avait également l’élastique et colin-maillard où il fallait se bander les yeux et aller reconnaître les autres en les touchant… ah oui et puis, bien sûr, 1-2-3 piano ! ».
Et Pol complète : « Chat perché et le jeu du foulard : on chantait « ne regardez pas le renard qui passe regardez seulement quand il est passé ».
Djule encore : « on jouait aussi à faire la course avec des escargots : on les mettait sur un mur, on traçait une ligne et le premier qui y arrivait gagnait ».

« Je suppose qu’à Gougnies, tout comme dans le petit village de mon enfance, on jouait à la marelle intervient Christine. Ce jeu consistait à tracer des cases à la craie sur le sol et on devait pousser un palet d’une case à l’autre, avec le côté extérieur du pied et tout en sautant à cloche-pied. Le palet était un beau caillou bien lisse et qui glisse bien. Et, si mes souvenirs sont bons, nous, les filles, nous dessinions les cases de façon à former une grande croix surmontée d’un demi-cercle : on appelait ça « jouer au paradis ». Même principe : faire glisser le palet d’une case à l’autre, les cases étaient numérotées : ça servait à marquer les points, je crois ».
Elle se saisit d’un crayon et d’un bout de papier. Quelques traits. « Et voilà, sauf erreur c’était ça… »

Le clan des « gamins » prend la relève. Rols : « il y avait aussi les fameuses sarbacanes et leurs inoubliables fléchettes en papier et la balle au mur qui se jouait avec une balle de tennis que l’on lançait contre un mur et que l’on frappait chacun son tour, celui qui la ratait était éliminé ».
Pol prend la relève. « Principe de la balle au mur : trouvez un beau mur aveugle de belle dimension, tracez une ligne horizontale à environ 1 mètre du sol (la balle ne devra jamais « taper » le mur sous cette ligne sous peine d’élimination). Se munir d’une balle de tennis, ou mieux encore, d’une vraie balle pelote : lorsque nous étions gamins, nous faisions notre récolte lors des matchs à la rue de l’Escuchau – les tournois se jouaient là à cette époque -, devant la salle des fêtes et la salle du Patro. Nous nous empressions de ramasser les balles perdues par les joueurs … et qui n’étaient pas perdues pour tout le monde.

Le but de la balle au mur était d’éliminer la personne qui devait reprendre la balle juste après vous (un rebond maximum). Toutes les tactiques étaient valables : donner de « l’effet » à la balle ou faire semblant de taper très très fort et « faire un amorti » pour tromper l’adversaire.
La série de joueurs était déterminée par tirage au sort (par exemple à la courte paille ou on « potait » – je ne me souviens plus de la rengaine) et nous devions scrupuleusement respecter l’ordre de passage sous peine d’élimination.
Je me rappelle, lors des récréations chez M. Maquet, sur le mur aveugle des classes des filles … les parties endiablées que nous faisions … des séries de plus de 10 personnes n’étaient pas rares.
Et, conclut Pol, quand on ratait son coup et qu’on récupérait la balle du bout des doigts…ça faisait mal… »

Jef qui a connu ça aussi ajoute : « même qu’après, ça picotait dans la paume de la main et qu’on avait une impression de chaleur bien longtemps après la récré ».

Et les bagarres à l’élastique ? Que de souvenirs… Pol, décidemment très didactique, donne le mode d’emploi : « attachez deux ou trois élastiques de bonne mesure (pas trop petits ni trop gros : la force d’inertie peut-être puissante), prenez quelques feuilles de papier que vous découpez en bandelettes de 6 à 8 cm de large.
Vous roulez ces bouts de papier en « boudins » bien serrés que vous pliez ensuite en forme de « U ». Vous possédez maintenant l’arme et les munitions.
Passez l’élastique entre l’index et le pouce (formant un « V »), placez une munition de papier au centre de l’élastique, tendez, visez et …. feu !
Raté ? Bien entendu, il faut de l’entraînement. Pour pouvoir être un Lucky Luke, il ne vous reste plus qu’à avoir ténacité et adresse et vous deviendrez aussi adroit que nous l’étions à 12 ans !
Notre plus grand plaisir, c’était, au moment des ducasses de Gougnies, lorsque les carrousels et autres scooters étaient installés, nous avions alors toutes les cachettes pour nous dissimuler, les plus audacieux s’aventuraient sous la piste des scooters et traversaient ainsi toute la longueur en « ramping » et dans le noir pour surprendre l’ennemi de l’autre coté. Le plus comique était de tomber nez à nez avec l’ennemi qui avait eu la bonne idée de faire la même chose… D’autres se dissimulaient sous les camions et guettaient le passage des adversaires. Que de courses, de cris et de bleus pendant ces « guerres » que nous recommencions le lendemain, sans jamais nous fatiguer.

Et lorsque la bande de combattants ne pouvait se réunir (lorsque nous étions punis parce que rentrés trop tard la veille par exemple) on pouvait toujours s’essayer à l’adresse : placer un gobelet de plastique rempli d’eau ou avec quelques crayons à l’intérieur (mais l’eau c’est mieux), reculer de dix ou quinze pas (pour les plus adroits) et essayer de culbuter ledit gobelet.
J’ai montré ce jeu à mes petits neveux de 8 et 12 ans (qui l’ignoraient : comment peut-on ne pas connaître un si beau jeu ?), ils se sont amusés comme des petits fous toute l’après-midi … et sans danger !

(1) et (2) Si cet article réveille en vous des souvenirs et si vous souhaitez y apporter un complément envoyez-nous un courriel à l’adresse infogougnies_at_gmail.com

Texte rédigé par Ben, Christine, Djule, Gougnies, Jef, Pol, Rols et Zabou