La tradition du cassage du verre perpétuée à Gougnies

CASSAGE DU VERRE – 21 avril 2025 Damien MONNOYER – Président

Chères amies marcheuses, chers amis Marcheurs,

Chères Rolendiennes, chers Rolendiens,

Chères amies, chers amis,

Alors que nous avons tourné la page de l’année 2024 et que cette nouvelle année folklorique démarre à présent, il nous semblait important de prendre un moment pour regarder un peu dans le rétroviseur avec un regard chargé d’émotion et de fierté.

2024 restera en effet gravée dans nos mémoires comme une année charnière. Une année forte, intense, marquée par la réussite des festivités du 1250^ème d’une part mais surtout par la réussite de l’intégration du peloton des Volontaires au sein de notre Compagnie. Rien n’aurait été possible sans vous, marcheuses, marcheurs, villageoises et villageois, qui avez pu accueillir ce nouveau peloton et les encourager lors de nos festivités. Grâce à cet accueil chaleureux, respectueux, naturel, l’intégration a été bien plus qu’une réussite logistique : elle a été une vraie réussite humaine et le Corps d’Office tient vraiment à vous en remercier.

Dans un monde trop souvent assombri par les conflits, les divisions et les replis identitaires, ce que nous avons vécu ici prend une résonance particulière. Tandis que la guerre continue de ravager de nombreux pays ou encore que des régions du globe sont confrontées à des tensions déchirantes, il est essentiel de rappeler que la paix, le respect et la tolérance ne sont pas des idées abstraites. Ce sont des choix, des engagements concrets, que nos communautés peuvent porter, ici, à leur échelle. L’intégration réussie de ce peloton féminin en est une preuve concrète. Elle montre que tradition et ouverture peuvent non seulement coexister, mais s’enrichir mutuellement.

Et puisque nous tournons le regard vers l’avenir, soulignons que l’année 2025 s’annonce, elle aussi, comme une année toute particulière. La compagnie de Gougnies aura en effet l’honneur de conduire le 60^ème Tour Sainte-Rolende des Marcheurs, qui se déroulera le dimanche 19 octobre 2025. Nous espérons pouvoir compter sur la présence du plus grand nombre de nos marcheurs, pour faire de cette journée une célébration mémorable et digne de notre engagement.

Cette année l’a démontré : notre marche est capable d’évoluer sans jamais se trahir, de s’enrichir sans jamais se diluer. Elle est vivante, enracinée et résolument tournée vers l’avenir.

Dans ce même esprit, nous souhaitons en 2025 engager une consultation auprès de l’ensemble de nos marcheuses et marcheurs concernant le déroulement de notre traditionnelle caracole. L’objectif est de réfléchir, ensemble, à la manière dont celle-ci pourrait évoluer tout en préservant sa symbolique. Notre volonté est claire : permettre à toute la compagnie de vivre pleinement et collectivement la clôture des trois jours de Pentecôte, dans un esprit d’unité et de continuité.

Chaque marcheuse et chaque marcheur sera invité à s’exprimer à ce sujet via un formulaire qui sera mis à disposition à l’issue de la Pentecôte 2025. Vos retours seront précieux pour guider cette réflexion collective avec le respect et l’écoute qui caractérisent notre compagnie.

À toutes et à tous, merci ! Pour votre engagement, votre accueil, votre bienveillance, et votre fidélité, qui sont l’essence même de notre tradition.

Puisse cette belle dynamique se poursuivre avec la même force et le même esprit d’unité.

Nous allons maintenant procéder au traditionnel cassage du verre.

Comme vous le verrez au cours de la cérémonie, notre corps d’office a emprunté le chemin du renouveau et de la jeunesse.

Très certainement, notre sergent-sapeur est l’incarnation parfaite de cette jeunesse. Avec calme mais avec efficacité et élégance, il conduit notre saperie à travers les contrées du monde des Rolendiens. Après son entrée en fonction en 2024, nous pouvons affirmer qu’il est le digne successeur de ses prédécesseurs. Il peut également compter sur un peloton sérieux lors des défilés mais tellement imaginatif lorsqu’il s’agit de s’amuser et de faire la fête. Il fait en effet bon vivre au sein de la saperie. J’appelle notre sergent-sapeur Aurélien LOTTE qui sera accompagné de son petit sergent-sapeur Clémenceau MARCELLE. Aurélien est assisté par deux bons marcheurs du cru dans les fonctions de caporaux, Didier MAGINET et Adrien SODINI.

 Avec sa casquette de première officière à la Sainte-Rolende, elle est arrivée 2^ème à la cérémonie 2025 du Carolo de l’année, dans la catégorie Culture et Médias avec pas moins de 1884 voix, derrière le médiatique Fabrizio du Grand Cactus qui est arrivé en tête. Elle peut en être très fière.

Elle a été la première officière à casser le verre à Gougnies l’an dernier. Malgré son jeune âge, elle a conduit avec brio le peloton des Volontaires. Même si certains les attendaient au tournant, l’intégration des Volontaires est une réussite tant au sein de notre compagnie qu’au niveau de la Marche SainteRolende, que se soit au niveau des valeurs mais aussi au niveau de l’esprit qui anime notre folklore. J’appelle Adèle CORNET pour la fonction d’officière des Volontaires ainsi que Alice MONSEU-VAN CLEEMPUT sa petite officière et ses deux sympathiques caporales Charlotte CHARLIER et Estelle ROUSSELLE.

Nous ne le dirons jamais assez mais la batterie est l’âme de notre marche. Que seraient nos défilés sans les pas cadencés par le rythme des tambours et la mélodie entrainante de nos fifres ? Oui notre pas n’est pas ordinaire. Il est parfois en route ou même en charge mais, la plupart du temps, notre pas est accéléré. Mais pas de batterie sans tambour-major. Le nôtre n’est pas prêt de jouer sa retraite. 

Malgré sa jeunesse, il a pris ses responsabilités en endossant également la tenue de président qu’il assume avec enthousiasme mais aussi avec l’envie de maintenir les marqueurs de notre compagnie tout en l’inscrivant dans la modernité de notre futur folklore. Son premier tambour est Steve LEPAGE mais il est orphelin de son premier fifre David LEPAGE qui aurait dû jouer pour la quarantième fois cette année. Mais David a décidé de raccrocher les gants. Doté d’un talent incontestable au fifre, c’était aussi un compagnon de route toujours prêt à faire rire et à faire les 400 coups. Je pense que nous pouvons l’applaudir chaleureusement. J’appelle, pour la fonction de Tambour Major, Damien MONNOYER et son petit assistant Gabriel MINCKE.

Dans les défilés, ils sont toujours placés derrière la batterie. Lors de la prise au drapeau, ils sont chargés, en caracolant devant la compagnie, de former la ligne et puis, lorsque la compagnie est en place, d’inviter le porte-drapeau à aller chercher sa bannière. Ils ont par ailleurs la délicate mission de commander nos décharges. Enfin, à Gerpinnes, lors de la rentrée, ils ont traditionnellement la mission de quitter les rangs pour aller se placer juste au pied de la tribune pour saluer les autorités et les personnalités invitées par l’administration communale. Leur nombre maximum est de quatre mais cette année notre ami Denis TONDUS a décidé de ne plus casser le verre pour cette fonction. Nous respectons cette décision bien entendu mais nous sommes tristes de voir partir un cavalier de qualité. Denis avait en effet une parfaite maitrise de ses montures aussi difficiles soient-elles. En véritable homme de cheval, Denis a toujours eu à cœur d’assumer sa fonction avec cœur et passion mais toujours en parfaite symbiose et correction avec sa monture. Dernière une attitude modeste se cachait un formidable major et un vrai marcheur. Nous perdons un excellent officier. Je souhaite que vous lui réserviez une salve, non pas de poudre mais d’applaudissements. Ah oui, Denis, n’oublie pas de venir boire le verre des majors et des anciens majors tout-à-l ’heure.

J’appelle nos majors Gauthier MONNOYER, Adrien MONNOYER et Nicolas JACQUEMAIN. La quatrième place est ouverte. Quatrième place reprise, à la surprise générale par Denis Tondus. (NDLR)

Tout comme la phalange des majors a été rajeunie, il en est de même pour le corps des adjudants. Si certains pensent qu’il s’agit d’une place facile, c’est pourtant loin d’être le cas. La fonction demande des qualités d’engagement, de tact, de patience, du sens du dialogue et de l’écoute tout en maintenant la barre dans les moments plus difficiles. La fonction est également très exposée à la critique et doit donc être assumée avec sang-froid et avec clairvoyance. Ce poste ne peut s’exercer qu’avec la confiance absolue des membres du corps d’office ainsi qu’avec celle de nos marcheurs. S’ils

sont encore en cours de formation, ils ont clairement envie de faire leurs preuves et d’animer les rangs de notre compagnie dans les valeurs qui nous conduisent. J’appelle donc Benoit MARCELLE et Romain MONNOYER. La dernière place est ouverte.

Durant de nombreuses années, il a assumé avec rigueur, loyauté et passion les fonctions de major à cheval et d’adjudant. Son engagement, sans relâche, a profondément marqué notre marche. Il s’est investi sans compter, veillant avec une attention constante au respect de nos traditions, tout en portant un regard lucide, exigeant et constructif sur l’avenir. Il ne s’en cache pas : il a beaucoup appris auprès des anciens de notre compagnie, dont il s’est toujours fait l’humble héritier. Et c’est désormais lui qui, depuis plusieurs années, œuvre patiemment et avec conviction à transmettre le témoin à la jeunesse, à insuffler du renouveau au sein de notre comité, en favorisant le dialogue entre les générations.

Après toutes ces années de bons et loyaux services, Marc a décidé de tirer sa révérence au sein du corps d’office. Un choix empreint de sagesse et de continuité, puisqu’il rejoindra très probablement ses amis au sein du peloton des grenadiers traditionnels, pour continuer à vivre notre marche autrement, avec la même passion mais sous un autre uniforme.

Je vous demande, de lui réserver une salve d’applaudissements pour le travail colossal de ce grand homme de notre compagnie.   

J’invite à s’avancer les éventuels candidats intéressés par la place laissée vacante par Marc. Avant la cérémonie nous avions reçu une candidature, celle de Maxime Burton.

La bannière de notre compagnie est dédicacée envers la jeunesse de Gougnies. Ornée des armoiries de la Belgique, l’étendard de notre drapeau est accroché sur une hampe majestueuse placée sous la protection de saint Remi, patron de notre paroisse, qui trône fièrement en son sommet. Qu’elle est belle notre bannière qui a vu tant d’enfants débuter leurs premiers pas de marcheurs. Notre porte-drapeau a non seulement la mission de porter le drapeau mais surtout celle d’accompagner nos jeunes enfants dans leur apprentissage indispensable des marqueurs de notre compagnie. La fonction est exigeante et d’une grande responsabilité mais elle est tellement enrichissante. Notre porte-drapeau actuel assume cette fonction avec toutes les qualités nécessaires mais aussi avec passion et conviction. J’appelle Bernard MONNOYER.

Selon le dictionnaire, les grenadiers sont des soldats se distinguant par l’utilisation de la grenade. Ils forment des unités spécialisées dans l’assaut pendant la guerre de siège à partir du XVII^e siècle, créant le choc et exploitant les brèches. Par la suite, ils forment des unités d’élite, qui conservent le nom de grenadier. Au sein de nos marches, les grenadiers ne sont plus des combattants mais bien des serviteurs d’élite de notre folklore. Ils n’ont plus de brèches à exploiter et encore moins de grenades à lancer. Par contre, nos grenadiers Gougnaciens sont composés de nombreux marcheurs expérimentés, garants du bon usage de nos traditions en l’honneur de Sainte Rolende. Si l’officier du premier peloton est un épicurien convaincu, c’est surtout un vrai marcheur qui agit avec conviction mais toujours en étant à l’écoute. C’est quelqu’un sur qui son peloton mais aussi le corps d’office peuvent compter. J’appelle notre ami Bobof, Jean-Luc BAUFAYT, accompagné de ses petits officiers Robin et Oscar GARUTTI.

Et pour assurer la bonne marche du peloton, il peut compter sur ses deux sergents, grenadiers convaincus et investis Fabrice SERWIER et André CRUCIFIX.

Le petit garçon qui grandit quittera un jour le drapeau. Il rejoindra alors les petits sapeurs ou les petits artilleurs où il ira poursuivre son instruction de marcheur jusqu’à l’âge de 15 ans. Il faudra en effet attendre l’âge de 16 ans pour rejoindre les pelotons de tireurs. Les petits artilleurs font tout comme les grands : ils ont leur officier et leur sergent qui porte le fanion. Ils exécutent les mêmes commandements que les grands. Parfois avec une tendre maladresse mais toujours avec l’envie d’accomplir les gestes au mieux. Cette année, Evan HAYEZ prend sa pension chez les petits. Mais vous pouvez l’applaudir chaleureusement car il a accompli sa mission dans les règles de l’art. La place est ouverte. Nous avons reçu la candidature de Leandro MARTIN.

Si leur esprit est parfois frondeur, voire un rien rebelle, notre artillerie gougnacienne sait pourtant bien se tenir quand il le faut, c’est-à-dire la plupart du temps ! Ou presque… Blague à part, cet imposant peloton est soudé. Il marche avec envie, toujours dans un souci de bien faire les choses. S’il fut un temps lointain où plus personne ne voulait tirer le canon, nous pouvons constater que ce temps est révolu car le peloton est particulièrement fier de pouvoir le compter dans ses rangs. Nous devons reconnaitre que les tirs du canon procurent à chaque fois des sensations et des émotions particulières que ce soit au cimetière devant le monument aux marcheurs décédés, sur la place en hommage aux victimes des deux guerres mondiales ou encore à l’arrivée et au départ de la châsse de Sainte Rolende.

Après une année à se morfondre sans pouvoir marcher, il retrouve enfin sa place d’officier qu’il affectionne tant. Il ne résistera jamais à l’appel du canon folklorique car il a le sens des valeurs authentiques de nos traditions.

J’appelle donc l’officier des artilleurs Gaëtan MOREAU assisté de Johan APPELMANS, Taël EVRAERT et Basile BURTON.

Pour l’épauler dans ses nombreuses tâches, il pourra compter sur ses fidèles sergents Grégory EVRAERT et Henri MONNOYER.

 Tout comme les trains, un peloton de grenadiers peut en cacher un autre. Il fut d’ailleurs un temps où notre compagnie comptait 3 pelotons de grenadiers traditionnels. Renforcé par sa désormais traditionnelle ligne de sapeurs-grenadiers qui fait partie des meubles selon l’expression, le peloton des grenadiers 1^er empire est également sous le signe de la jeunesse et de l’avenir mais toujours sous le regard de quelques anciens qui veillent au grain. Regroupés au sein de la dérène guilitte, ces anciens ont le grand honneur d’accompagner la châsse de Sainte Rolende jusqu’au porche de l’église lors de la rentrée à Gougnies. Au-delà des moments sérieux, la bonne humeur règne au sein du peloton sous l’impulsion efficace de son officier. Olivier n’a certainement pas sa langue en poche et n’a pas peur d’assumer ses convictions mais aussi ses choix et ses décisions. Cette honnêteté fait de lui un officier appréciable et apprécié. J’appelle Olivier RONCHI ainsi que son petit officier Mathéo RONCHI et ses sergents, tous les trois de vrais marcheurs, Renaud HAUQUIER pour les sapeurs grenadiers, Kévin JENNIS et Raphaël BEAURAIN pour le peloton.

Voilà, le Corps d’Office 2025 est constitué dans le respect des traditions.

Nous tenons à remercier toutes les personnes qui soutiennent de près ou de loin notre folklore et notre compagnie. Merci pour votre présence à Monsieur le Bourgmestre, aux échevines et aux échevins, à la Présidente du CPAS, aux conseillères et conseillers communaux, à

Monsieur l’Abbé Philippe, aux représentants de la Confrérie Sainte Rolende et à son Mambour. Merci à tous les représentants des compagnies amies.

Merci à nos nombreux bénévoles qui nous aident toute l’année.

Et merci à vous toutes et tous, les rolendiennes et les rolendiens. 

Après le tour d’honneur, nous vous offrirons le verre de l’amitié.

Que Sainte Rolende veille sur toutes et tous. Prenez bien soin de vous et de vos proches.