Tambour : Un beau roulement !

Ainsi qu’on l’aura lu par ailleurs, Alain Grégoire premier tambour de Gougnies confectionne les peaux de ses tambours.

Si le coeur vous dit de vous mettre à la tâche, voici une petite leçon en images …

1 : vous abordez un veau de 300 kilos. Vous le persuadez que sa destinée glorieuse est de donner sa peau à un tambour des marches d’Entre Sambre-et-Meuse. Vous le faites passer au paradis des bovins.
Alternative plus simple: vous obtenez (difficilement) la peau d’un veau fraîchement abattu. Vous la faites macérer pendant 2 à 3 jours dans un bain de chaux vive.

Ici commence la leçon en images. La peau, sortie de son bain, est étalée sur un plan de travail.
Il s’agit maintenant, avec, pour gabarit, un cercle de tambour de déterminer où l’on pourra, en fonction de la surface disponible et de la qualité de la peau, prélever les futurs parchemins.

2 : avec un coin en bois, pour éviter de blesser la peau, enlever la toison que le bain corrosif aura amollie.

3 : attention: moment décisif: on place le cercle de tambour à l’endroit choisi et on opère la découpe en laissant sur le pourtour « l’aisance » dont on verra l’utilité plus tard. Et enfin un nouveau nettoyage au jet d’eau.

4 : soigneusement, on enlève, côté chair, les derniers lambeaux importuns. La peau est maintenant soigneusement étirée et clouée en respectant, pour obtenir la meilleure répartition de l’étalement, la règle de  » un clou à midi, un à 6 heures, un à 3 heures, l’autre à 9 heures » puis suivent les quarts d’heures et les minutes. La peau est finalement uniformément étendue et est mise à sêcher.

Il faudra des semaines pour arriver à ce résultat

Les peaux sont alors empilées , comme des crêpes, jusqu’à l’étape suivante

Le remontage des tambours

Quelques jours avant la Pentecôte, Alain démonte ses tambours, polit leur fût et replace les peaux. Il s’agit, à nouveau, d’une opération délicate et, décidemment, nous sommes là, bien loin de la facilité que choisissent ceux qui adoptent les peaux en plastique… Dommage pour la tradition et le savoir-faire: jugez-en :

Opération délicate: la peau (ici, une peau de timbre, celle du dessous, plus fine) a été remouillée pour l’assouplir. Il s’agit maintenant de l’étirer et de la « forcer  » sur son pourtour dans le cercle qui correspond exactement au tambour (on est ici à une précision au millimètre près sinon l’ajustage du cercle dans le fût du tambour sera impossible). L’outil le plus adéquat est un manche de cuiller… utile , par ailleurs, lors des pauses…

Dernières étapes avant que le sêchage ne fasse le reste: la pose du fût sur le cerclage et les mains qui, patiemment, avec méthode pour respecter l’équilibre des tensions, retendent le cordage.

Dans quelques jours, les premiers coups de baguettes…

Dossier réalisé par Jef et Ben