Un porte-drapeau se souvient …

1964…

Christian Coussens, gougnacien du « Tambour » et Marcheur convaincu occupe, au sein du corps d’office, la place de porte-drapeau.

Le destin ne fait pas toujours bien les choses et va malheureusement l’éloigner de ce folklore qu’il affectionne avec toute la conviction emblématique des Marcheurs du terroir.

Les années passent, mais les souvenirs ont cette remarquable faculté de perdurer au plus profond de chacun d’entre nous. Et puis, parmi toutes ces images du passé, il est bien légitime de se réchauffer le coeur en s’attardant sur les plus belles…

A l’occasion des superbes cérémonies du 150ème anniversaire du drapeau de la jeunesse organisées par la Marche Royale Sainte-Rolende, Christian renoue avec les émotions de sa jeunesse. Etant le plus ancien porte-drapeau présent à ces festivités, il est invité à commander la décharge qui ponctue la bénédicition du drapeau. L’ambiance inoubliable de cet événement dans le décor chatoyant de la grande diversité des costumes, sous la protection des nombreuses bannières aux couleurs de notre belle Entre-Sambre-et-Meuse, ravive le feu sacré.

Cérémonie du 150ème anniversaire du drapeau, Christian Coussens parmi les délégations.

Christian retrouve ses attaches et me confie quelques pages de son album. Il évoque avec nostalgie l’environnement du quartier et particulièrement le charme du Pont Mariminson. Lui aussi en assimile la dénomination aux anciens patois et fait allusion au « chagrin d’amour ». Il en parle en ces mots :
« Cet endroit est calme, reposant, propice à la réflexion et… aux amourettes de vacances. En ce temps-là, le sentier venant du fond de la propriété était bordé de chaque côté par des arbres dont les cimes se rejoignaient en été pour former une espèce de voûte. L’autre partie du sentier, remontant vers la place, était flanquée à droite d’une dizaine de groseilliers et à gauche, à l’emplacement du lotissement actuel, d’une immense prairie avec de vieux pommiers de reinettes et de « pommes d’août ». Les égouts dégageaient parfois des odeurs nauséabondes mais pas assez pour rompre le charme… »

Dans l’album de Christian, on découvre également avec bonheur de très belles photos de la Marche à Gougnies de 1955 à 1968. Parmi ces photos, on peut voir son père, Gaston Coussens, major en 1964 avec Fernand Looze et Justin Minet.
Il évoque en quelques mots les dures années de guerre de Gaston :

« Soldat milicien au 2ème Chasseurs à cheval, il était de la classe 1933 à la caserne Léopold de Namur. Cavalier démonté à la mobilisation, il fut incorporé dans une sous-unité supplétive baptisée « les cyclistes de la 2ème division d’infanterie ».
Il fut estafette de front sur le canal Albert (Turnhout-Anvers) durant la campagne des dix-huit jours. Il fut cité à l’ordre de son régiment car, durant deux jours, on l’a cru mort, tué en mission par des éléments ennemis infiltrés. Il fit partie d’une « poignée de braves, anciens chasseurs pour la plupart, qui défendit le pont de Westmael le 14 mai 1940 pour permettre le repli d’une division » (journal Le Soir, édition du centenaire, 1987 p.226). Débordée sur ses ailes et livrée à elle-même, sa compagnie retraita en combattant jusque Kontich où elle dut déposer les armes. Les chasseurs survivants furent déportés au stalag XB à Sandbostel (Schleswig-Holstein), où ils passèrent cinq dures années de captivité… »

En 1964, Gaston est redevenu cavalier, il endosse le costume de major au sein de notre compagnie et participe ainsi à notre folklore local.

Voici un florilège de souvenirs que nous offre gentiment Christian à l’issue de ces belles festivités de la Pentecôte 2012.

En 1955, de g à d, Christian Coussens (porte-chapeau), Guy et Aimé André. Sur la droite, les musiciens de la fanfare de Wauthier-Braine.
Les mêmes avec René Porignaux en arrière-plan.
En 1962, Claude Gillain et Christian Coussens.
Trois clichés de 1964: Gaston Coussens, le même avec Fernand Looze. Ils sont rejoints par Justin Minet..
Toujours en 1964, Gaston Coussens au Sartia avec son cheval « Max » puis à la rentrée de Gougnies.
En 1964 toujours, prise du drapeau. Porte-drapeau : Christian Coussens, officiers : Albert Salmon et Michel Looze, commune : George Darville, Simon Disière, Emile Grenier, Aimé André et Gaby Gillain.
Porte-drapeau:Christian Coussens, sur la plus haute marche de l'école : Gérard Boulanger, commune : George Darville, Simon Disière, Aimé André.
Porte-drapeau Christian Coussens, officier Fernand Collin et parmi les petits, Jean et Maurice Monnoyer, Maurice Libotte.
Trois photos de la rentrée à Gerpinnes en 1966. Aimé André avec Yves Tondus comme porte-chapeau.
Puis,de g à d : Jean Bajoux, Bernard Gillain, Michel Penninckx, Jean Marcelle, Guy André, Alain Rochette.
Enfin, de g à d : Albert Hautecourt, Maurice Barbey, Benoit Gaspar, Francis Sodini, Willy Moreau, Henry Bancu. Tambour-major : Fernand Looze, tambour : Christian Beaurain.
Encore deux photos de la rentrée à Gerpinnes en 1966: de g à d : Arthur Monnoyer, Christine Maginet, Jean-Pol Maginet, Jean Monnoyer, Joseph Baufays,Maurice Libotte, Maurice Monnoyer. Derrière : Franz Tamines et Magaly Constant.
Ensuite, de g à d : François Gaspar, Roland Beaurain, Serege Marin et Ernest Beaurain. Derrière, en civil : Willy Gérard.
En 1966 aussi, prise du drapeau. Porte-drapeau : Joseph Baufays, petits : Jean Monnoyer, Jean-Pol Maginet, Maurice Libotte, Maurice Monnoyer, officiers : Franz Tamines, Jules Lebrun, Michel Looze et Jean Carly, en « champett' »: Michel Caramin.
Toujours la même année, entrée au Sartia : Joseph Toussaint, Augustin Beaurain, Ernest Beaurain et Arthur Wyame.
La prise du drapeau.
Des sapeurs, de g à d : Yvan Borbouse, Bernard Gillain, Michel Penninckx, Serge Tchoukariov, Jean Marcelle et Jean-Louis Baire.
En 1968 cette fois, prise du drapeau. Porte-drapeau : Joseph Baufayt, officiers : Charles Malaise, Fernand Collin, Franz Tamines, Aimé Poulain, Jules Lebrun, Michel Looze, Jean Carly, à cheval : André Looze et Willy Moreau.
Joseph Baufays reçoit le drapeau des mains d'Aimé André.
Ce dernier à la tête de la saperie.
En 1968 encore, rentrée à Gougnies, officier de Biesme : Fernand Ranwez.
Même année, le peloton des grenadiers, 1er plan : Jean-Pierre Cabut, Hélèna Poulain, Jules Lebrun, Aimé Poulain, X, Roland Beaurain, Robert Beaurain, Arthur Wyame, Justin Minet, Raymond Soumillon, au 2ème plan : Roland Marcelle, François Gaspar, Ernest Beaurain, Alain Jacob, Serge marin, Augustin Beaurain.
Rentrée à Gougnies : X, Jean-Louis Fagnart, Serge Chtoukariov, Maurice Barbey, Oscar Soumillon. Photo 2: Aimé André au Calvaire à Villers-Poterie. Photo 3: Rentrée de Biesme à Gougnies. Photos 4: Bataillon carré au Sartia et 5: Aimé André à la rentrée de Gerpinnes. 

Texte: Jean Marcelle
Photos: coll. Christian Coussens