Emile Grenier

Un secrétaire communal, c’est la mémoire de la commune. Quand on est bourgmestre, échevin, conseiller communal on peut être animé d’un grand idéal politique, d’une forte volonté de servir ses concitoyens, mais on reste un « amateur », même avec toute la dimension positive que ce qualificatif peut revêtir. Avec le receveur, le secrétaire communal est, quant à lui, un professionnel ce qui n’exclut nullement, la serviabilité, la générosité, l’humour ainsi qu’on va le voir dans ce portrait réalisé par une des filles d’un personnage qui a compté à Gougnies et les compléments d’information qui le suivent.

Emile Grenier à l'époque où il devint secrétaire communal de Gougnies.
(Photo coll Françoise Leroy-Grenier)
Dix ans déjà ...

Dix ans qu’il nous a quittés.

Pendant ses 84 années passées sur cette terre, il s’est toujours soucié pour les siens : sa femme, ses filles, ses beaux-fils, ses petits-enfants, mais aussi ses concitoyens, aussi longtemps que sa santé le lui a permis.
Je veux parler de mon père, Emile Grenier, « le secrétaire ».
Dans le village, beaucoup se souviennent encore de lui, il en a marié plusieurs.
Combien de fois suis-je venue dans son bureau à la commune (l’école actuelle), je me vois encore monter ces grands escaliers de bois qui menaient dans une salle…
Combien de fois, avec maman et ma sœur, nous faisions le chemin de Villers, à sa rencontre vers Gougnies.

Combien de personnes a-t-il pu aider à remplir tel ou tel document.
Il vivait pour ses deux communes et l’une comme l’autre lui étaient chères.
Il aimait cette vie de proximité, d’échanges, de convivialité, de responsabilité.
Il était ouvert et accueillant à tout et à tous, que l’on soit de Villers, de Gougnies ou d’ailleurs…
Il nous disait toujours : « ne vous disputez pas, aimez-vous les uns les autres »
C’était un homme bon.

Cela ne l’empêchait pas d’aimer les fêtes, les lundis de Pentecôte, la remise du drapeau à Gougnies, les cérémonies du 11 novembre, et j’en oublie…
Lors de la fusion de communes, il s’est vu devenir un fonctionnaire devant gérer des dossiers impersonnels, sans contact humain.
Il est donc parti, sur la pointe des pieds, sans tambour ni trompette !
Il a alors vécu pour son quartier qui se renouvelait, il s’est adonné à sa collection de timbres jusqu’à ce que sa vue lui joue un mauvais tour.
Il s’est retrouvé à ne plus savoir rien faire, sauf aimer et se soucier encore et toujours pour les siens et les amis qui restaient.

Dix ans que tu es parti, et je me souviens…

Là où tu es, tu as retrouvé nombre de collaborateurs gougnaciens, et c’est bien ainsi.
Quant à moi, malgré le temps, malgré l’âge, tu me manques toujours et je regrette de ne pas t’avoir dit assez que je t’aimais, que je t’admirais, toi, mon père « le secrétaire ».

Merci de penser un peu à lui en ce 15 novembre 2007.

Françoise Leroy-Grenier

Emile Grenier dans les dernières années d'existence de la commune de Gougnies. A ses côtés, Aimé André, son dernier bourgmestre.
(Photo coll Françoise Leroy-Grenier)
Un quart de siècle de conseils communaux

Emile Grenier, est né le 25 novembre 1914.
En 1944, alors qu’il habite Presles, il en devient le secrétaire communal provisoire, titre qui devient définitif en septembre 1946.
En 1951, il est également nommé secrétaire communal de Villers, mais c’est cette année là aussi qu’il voit son chemin rencontrer celui du village de Gougnies.
En effet, le secrétaire communal d’alors, M. Stenuit, étant souffrant, Emile Grenier est désigné pour le remplacer en intérim. Le 5 novembre 1951, il est nommé secrétaire définitif.

Le premier conseil communal dont il signa le procès verbal à Gougnies date du 13 août 1951 (il était donc encore intérimaire) : au cours de cette séance, les conseillers décidèrent notamment de rendre un nom aux rues de la commune. Il semble qu’une parfaite anarchie régnait à ce moment en la matière. Les conseillers chargèrent le collège d’établir un projet de noms de rues et de numérotation des maisons. Un budget de 5.000 F était prévu pour les plaques.
Quant au dernier PV qu’il signa de sa belle écriture, ce fut celui du 30 décembre 1976, veille de l’entrée en vigueur de la fusion des communes. Sont présents : le bourgmestre Aimé André, les échevins Gabrielle Gillain et Henri Milis, les conseillers Alfred Grégoire et Robert Bauffe. Le secrétaire communal termine son procès verbal par ces mots réjouissants: «chacun offre le verre de l’amitié »

Emile Grenier se voit alors proposer le poste de secrétaire communal à Gerpinnes. Le contact humain qu’il appréciait fortement ne faisant alors plus partie de son quotidien là bas il a décidé de céder sa place à M. Dissy. C’est donc en 1977 qu’il sera pensionné.

Cet homme recherchait sans cesse le contact avec les gens et c’est sans doute pour cette raison que, dès le lendemain de la guerre, il devint correspondant local du journal « La Meuse » édition de Charleroi. Il fit aussi partie un certain temps de la commission d’assistance publique où il mit certainement à l’œuvre ses qualités de cœur.
Grand travailleur, lecteur assidu, farceur, il répondait toujours présent quand il s’agissait de s’amuser mais, on l’aura compris, ce qu’il cherchait et appréciait, c’était le contact humain.

Aline Cabut

Notre dossier Photos éloquentes N°1 comporte une autre photo d’Emile Grenier lors d’une visite de Saint-Nicolas à l’école en 1962.

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