La masse d’arme était connue depuis la plus haute antiquité en Assyrie aux VIIIe et IXe siècles avant Jésus-Christ.
A la fois sceptre pour les dignitaires et arme pour les soldats, elle était le symbole de la puissance royale et divine.
Elle était en bronze coudé avec un renflement central et garnie au sommet de protubérances représentant des têtes animales.
Le nom du propriétaire était gravé en lettres cunéiformes assyriennes.
Au Moyen Age, elle est constituée d’une masse lourde en fer articulée autour d’un bâton plus ou moins long. Le fer de masse coudé était garni de courtes et épaisses pointes triangulaires appelées « brides » ou « ailettes » en nombre variable 6-9-12-18-22-24.
Elle était une arme de choc par excellence pour les cavaliers mais surtout pour les fantassins.
Au XVe siècle apparaît la dénomination « massue ». Tout au long du Moyen Age, la massue n’a cessé d’être affinée et une distinction a été faite entre masse d’arme cérémoniale et de combat.
De nos jours, dans les pays Anglo-Saxons, une masse d’arme cérémoniale symbolisant le pouvoir royal est utilisée à Westminster pour les cérémonies religieuses et lors de sessions du Parlement. Elle est posée sur une table pendant les débats, et en dessous de celle-ci en temps normal.
La massue (1) dans les marches militaires et folkloriques de l’Entre-Sambre et Meuse n’est donc pas une invention des temps modernes. Il n’y aucun rapprochement avec les militaires belges sauf que le « loucet » (2) du sergent-sapeur dans certaines Marches peut être compris par analogie avec la bêche et la hache utilisées par les sapeurs du génie belge pour leur mission de sape qui s’arrêteront en 1918.
Pour rappel, les régiments de Grenadiers belges après 1830 avaient à leur organigramme 12 sapeurs (2 par Compagnie) et un caporal et/ou un sergent à l’Etat-major du régiment.
Faut-il trouver là l’origine du fait que la Compagnie de Gougnies, avant 1950, ne comptait que 12 sapeurs et un sergent ?
Il y avait équilibre entre le « loucet » et la « massue » dans les marches jusque dans les années 50-60. Le « loucet » a pris le dessus par simplification financière et aussi la facilité pour « Sidoler ».
A Gougnies, on peut affirmer sans se tromper que les sergents-sapeurs successifs ont toujours utilisé une massue. Une photo de 1913 tend à confirmer cette affirmation
Les 12 sapeurs en 1913 (photo coll. W. Moreau)
Camille Defresne (photo famille Carly)
et Aimé André (photo coll. Christine et Christian Hébrant)
Rétrospective
Camille Defresne de 1946 à 1951 marchait avec sa propre massue.
Aimé André de 1952 à 1973 a marché avec la massue de son père Emile André sergent-sapeur en 1924.
En 1974, Jean Carly a marché avec la massue d’Aimé André.
De 1975 à 1979, Joseph Baufayt a utilisé la massue de Camille Defresne.
Francis Sodini, fut sergent-sapeur de 1980 à 2003. La première année il a marché avec la massue d’Aimé André ; de 1981 à 1991 avec celle de Camille Defresne ; à partir de 1992, Francis a marché avec sa propre massue, la première usinée par José Paquier. La deuxième par Jean-Marie Pector.
Lorsqu’il a eu la sienne, il utilisait celle de Camille le lundi de Pâques au cassage du verre, à la sortie de l’Ascension, le dimanche et le mardi de Pentecôte.
Willy Moreau