Christian retrouve ses attaches et me confie quelques pages de son album. Il évoque avec nostalgie l’environnement du quartier et particulièrement le charme du Pont Mariminson. Lui aussi en assimile la dénomination aux anciens patois et fait allusion au « chagrin d’amour ». Il en parle en ces mots :
« Cet endroit est calme, reposant, propice à la réflexion et… aux amourettes de vacances. En ce temps-là, le sentier venant du fond de la propriété était bordé de chaque côté par des arbres dont les cimes se rejoignaient en été pour former une espèce de voûte. L’autre partie du sentier, remontant vers la place, était flanquée à droite d’une dizaine de groseilliers et à gauche, à l’emplacement du lotissement actuel, d’une immense prairie avec de vieux pommiers de reinettes et de « pommes d’août ». Les égouts dégageaient parfois des odeurs nauséabondes mais pas assez pour rompre le charme… »
Dans l’album de Christian, on découvre également avec bonheur de très belles photos de la Marche à Gougnies de 1955 à 1968. Parmi ces photos, on peut voir son père, Gaston Coussens, major en 1964 avec Fernand Looze et Justin Minet.
Il évoque en quelques mots les dures années de guerre de Gaston :
« Soldat milicien au 2ème Chasseurs à cheval, il était de la classe 1933 à la caserne Léopold de Namur. Cavalier démonté à la mobilisation, il fut incorporé dans une sous-unité supplétive baptisée « les cyclistes de la 2ème division d’infanterie ».
Il fut estafette de front sur le canal Albert (Turnhout-Anvers) durant la campagne des dix-huit jours. Il fut cité à l’ordre de son régiment car, durant deux jours, on l’a cru mort, tué en mission par des éléments ennemis infiltrés. Il fit partie d’une « poignée de braves, anciens chasseurs pour la plupart, qui défendit le pont de Westmael le 14 mai 1940 pour permettre le repli d’une division » (journal Le Soir, édition du centenaire, 1987 p.226). Débordée sur ses ailes et livrée à elle-même, sa compagnie retraita en combattant jusque Kontich où elle dut déposer les armes. Les chasseurs survivants furent déportés au stalag XB à Sandbostel (Schleswig-Holstein), où ils passèrent cinq dures années de captivité… »
En 1964, Gaston est redevenu cavalier, il endosse le costume de major au sein de notre compagnie et participe ainsi à notre folklore local.
Voici un florilège de souvenirs que nous offre gentiment Christian à l’issue de ces belles festivités de la Pentecôte 2012.