Nos chroniques 2020

La petite Chronique du mois de décembre

Une boule microscopique hérissée de polypes…

Elle est omniprésente, en fond d’écran au cours des informations, en manchette à chaque page du journal, sur les affiches à l’entrée des magasins, des hôpitaux et même dans les pubs, accrochée au tambour d’une machine à laver ou ricanant sur la surface vitrifiée d’une cuisine équipée.

C’est une petite boule qui fout les boules et nous rend maboul tant elle chamboule cette grosse boule qu’est notre planète.

Elle a pris les commandes du logiciel universel, elle maîtrise les rapports humains, la santé physique et mentale, la vie économique.

Elle bafoue la famille, la tendresse, la culture, l’éducation, le folklore.

Comme un terroriste qui s’en prend aux institutions sacrées, elle sabote nos fêtes de fin d’année, faisant fi de la magie et de la féerie de Noël.

Mais il n’est tour de chien qui ne revienne…

Elle finira bien par se dégonfler, cette foutue boule, et ses polypes auront grise mine sous sa masse visqueuse en décomposition !

Parce que, sur notre grosse boule à nous, il y a des hommes de bonne volonté,  chercheurs, soignants, artisans, tous adeptes de la solidarité, qui sont bien décidés à ne pas se laisser faire. Notre terre nous appartient que diable !

Alors, en ce début décembre, je vous fais part de ma prière.

A saint Eloi, je demande d’écrabouiller cette boule entre le marteau et l’enclume dans le tintamarre assourdissant des ateliers d’antan.

A sainte Barbe, je demande de la précipiter au fond d’un ancien puits de mine ou d’une carrière et, avec l’aide des pompiers, de l’incinérer sans pitié avant de noyer définitivement ses cendres.

A saint Nicolas, je demande de la gaver de spéculoos (moi je les appellerai toujours comme ça) jusqu’à ce qu’elle explose littéralement.

Et puis, si c’est trop tard pour cette année, le prochain Noël sera somptueux avec, accrochées aux branches du sapin, les vraies et jolies boules de la fête…

Jean Marcelle

La petite Chronique du mois de novembre

Période de l’automne au parfum de cucurbitacées…

C’est un mot de notre belle langue qui a le pouvoir de faire rire les gamins. Depuis des générations, ce phénomène n’a pas varié, tout comme l’adjectif « cucul »  d’ailleurs… Le dictionnaire l’admet mais l’a classé dans la catégorie des invariables.

Mais non, le potiron sculpté en visage grimaçant n’est pas « cucul » ! C’est un jeu d’enfants qui existait bien avant que la « business » fête d’Halloween ne s’introduise chez nous.

Non, nous n’étions pas ridicules et niais comme l’énonce la définition de l’Académie lorsque nous faisions des betteraves de novembre les lumerottes qui animaient nos facéties.

Au hasard de mes lectures, mon intérêt s’est porté sur un reportage richement illustré de potirons sculptés par des artistes dans le cadre des fêtes d’automne. Et bien, elles n’ont rien de « cucul », ces bitacées !

C’est  évidemment bien loin de nos fourragères d’antan. Et pour cause, c’est vraiment l’oeuvre d’artistes. Et dire que ces plantes qui malgré tout restent potagères finiront sans doute leur exposition par une bonne soupe ! Magie de l’éphémère…

Une autre activité propre à la saison a capté toute mon attention.

Lors de ma petite marche d’oxygénation préconisée par la Faculté, j’ai assisté à l’arrachage des pommes de terre sur un vaste terrain agricole.

Je revois mon père ou le grand-père de mon épouse dans leur jardin, la fourche à la main, retournant courageusement et énergiquement les buttes de terre renfermant les précieux tubercules promis aux chaleureuses ratas d’hiver ou aux frites croustillantes en épousailles avec le boudin noir sous la bienveillance du témoin, la compote de pommes de nos vergers.

Et puis, j’observe l’arracheuse de pommes de terre en plein travail…

17 tonnes en moins d’un quart d’heure ! Il faut voir l’engin fonctionner, c’est d’une efficacité déconcertante. Et tout ça à une vitesse surprenante, favorisée par la puissance de tracteurs monstrueux, comme ceux que l’on peut admirer en captivité à la foire de Libramont. Fameuses bêtes !

Ceci dit, la machine laisse ça et là quelques patates oubliées… dérisoire au vu de la récolte finale. Et puis, c’est l’occasion pour les glaneurs de compléter leur réserve d’hiver.

Papa, lui, n’en laissait pas une !

Cette exploitation moderne avec des tracteurs a les siens, si je peux me permettre le jeu de mot.

Mais il faut tout de même avouer que c’est efficace. Et puis, c’est une autre époque.

« Il faut vivre avec son temps », comme dirait l’autre.

Et si les agriculteurs n’ont pas toujours la patate, ou la frite, comme on dit dans le gratin, ils savent y faire !

Jean Marcelle

La petite Chronique du mois d'octobre

C’est un beau mois pour savourer pleinement une agréable promenade.

Notre terroir offre à l’automne une toile de qualité pour peindre ses oeuvres pittoresques aux teintes chaudes et parfaitement nuancées.

Dans la campagne rolendienne, les mottes des cariotîs prennent des couleurs superbes et enchantent le regard des enfants du pays. Quand le ciel nous permet, dans un ultime élan de générosité, de partager avec lui un soleil persévérant, le tableau devient chef-d’oeuvre.

L’air fraîchit, certes, mais il s’enrichit de senteurs particulières, des essences de feuilles vagabondes qui semblent s’échapper avec enthousiasme de l’étal des parfums boisés.

On se gave de tout son être de cette manne nourricière aux saveurs incomparables. Ce déferlement de sensations nous aide à oublier soucis et tracas et nous invite finalement à nous rassurer sur la santé de dame Nature… Si les spasmes climatiques dont celle-ci est aujourd’hui victime inquiètent certains spécialistes, la bonne mine automnale qu’elle affiche nous autorise à positiver.

Mais, sans aucun doute, il est de notre devoir de promouvoir le respect qu’elle mérite. Il est grand temps de clamer avec énergie qu’il faut cesser de confondre terroir avec dépotoir et que, avec les moyens dont chacun dispose, nous nous fassions les messagers de la défense de notre environnement.

Si les noisetiers nous offrent en automne des couleurs et des parfums délicats, on peut cependant constater que dans fossés et talus qui bordent les chemins pittoresques, des espèces tenaces et envahissantes font taches dans le décor.

Ces spécimens sont aujourd’hui répertoriés.

Il y a la « pied-de-boeuf », d’un rouge vif irritant qui attire immanquablement le regard du promeneur. Il semble que la propagation de ce parasite soit favorisée par l’effet de groupe.

Il y a la « red bulle » , d’un bleu métallique dérangeant à laquelle certains illuminés attribuent des vertus énergétiques.

Il y a la « smire noff », aux couleurs disparates évoquant les divers éthers dont certains adeptes s’enivrent sans vergogne.

Et bien d’autres espèces que nos ancêtres ont eu la chance de ne pas connaître…

Et dire qu’il suffirait de si peu de choses pour éradiquer le phénomène !

Une bonne dose de ces anciens principes d’éducation dont nos parents et enseignants étaient friands il y a deux générations à peine suffiraient peut-être à inverser la tendance.

Et puis, si ces cochons invétérés demeurent sourds au bon sens, ne pourrait-on pas imaginer une loi « canettes invasives » avec action répressive énergique envers les contrevenants ?

Comment ? J’exagère ?

Demandez aux bénévoles qui nettoient régulièrement nos fossés ce qu’ils en pensent…

Jean Marcelle

La petite Chronique du mois de septembre

Finalement, la situation particulièrement inédite dans laquelle notre société se trouve aujourd’hui ne manque pas d’évocations un peu farfelues, je vous le concède, mais parfois pittoresques. Encore faut-il, bien évidemment, en éluder tous les effets anxiogènes dont nos médias se délectent sans vergogne…

Je vous dis cela parce qu’aujourd’hui, en cette période de rentrée scolaire, il me vient une idée de motivation intéressante pour tous ces jeunes qui vont reprendre, derrière leur masque et leurs appréhensions, le chemin de leur bahut.

Cette petite bébête qui nous empoisonne depuis plusieurs mois a quelque peu chamboulé le cours « normal » de notre existence.

Depuis ma plus tendre enfance, il revient chaque année animer les conversations au comptoir des grandes vacances. Non, pas le virus, quoique pour certains, ça y ressemble un peu, mais bien le Tour de France. Et cette année…

Le Tour de France en septembre !

Les adeptes du cyclisme ont plus de chance que nos Marcheurs, ils auront leur fête. Un peu ternie par les dispositions sanitaires et le changement de calendrier, mais elle pourra avoir lieu.

Alors pourquoi ne pas l’inscrire dans l’esprit de la rentrée scolaire ?

Tout d’abord, cette belle compétition que nous sommes nombreux à apprécier pourrait inciter les jeunes gens à oublier quelques instants leur smartphone pour tenir le guidon de leur vélo sur le chemin de l’école. Mais si, c’est possible !  Et puis cela pourrait faciliter la distanciation sanitaire au niveau des transports et sans aucun doute calmer les ardeurs parfois agressives des parents automobilistes habituellement soucieux de déposer leur progéniture devant la porte de l’établissement. De plus, l’exercice physique que nécessite un pédalier traditionnel ne peut leur apporter que bienfaits au niveau de leur santé. « Mens sana in corpore sano »… Oublions bien sûr les machines contemporaines à assistance électrique !

Enfin, on pourrait suggérer aux têtes « pensantes » de l’éducation nationale, ou fédérale, on ne sait plus quoi, d’utiliser le Tour de France pour réveiller dans le monde quelque peu perturbé de l’école le goût de la performance, l’envie de gagner…

Pourquoi ne pas remplacer les bulletins par des maillots ? 

Le maillot jaune pour le premier de classe, le maillot vert pour l’élève le plus talentueux dans l’art de calculer, le maillot à pois pour celui qui effectue la « remontada » la plus spectaculaire et le maillot blanc pour encourager le plus jeune.

Quant à la « combativité », elle serait attribuée, non pas à celui qui règle ses comptes dans la cour de récréation, mais à l’élève qui combat avec le plus de conviction les déviances générées par les petits écrans au niveau de l’usage de notre belle langue maternelle…

Ah oui, j’oubliais, l’inspecteur s’appellerait « Rodrigo »…

Jean Marcelle

 
 
 

La petite Chronique du mois d'août

Août, le mois des étoiles…

Quand le ciel est bien dégagé, la nuit en août offre un spectacle fabuleux.

Les étoiles scintillent par milliers et ces myriades semblent participer à un spectacle permanent.

La plus remarquable n’en est pas une !  Celle que l’on appelle « l’étoile du berger » et dont Sheila vantait les qualités de guide pour Rois Mages perdus en Galilée est en fait une planète et doit son nom à la déesse de la beauté, Vénus. Déjà à l’école primaire, notre instituteur nous avait appris à distinguer les planètes des étoiles. Les étoiles scintillent car elles émettent leur propre lumière, incandescence de gaz et matières en fusion. Les planètes, elles, reflètent la lumière du soleil. Elles ne scintillent pas, comme Vénus parmi les constellations. En tout cas, en août, on n’a aucun mal à la repérer dans la « cuisine stellaire ». Entre la petite et la grande ourse, que certains appellent aussi « petite et grande casseroles » Vénus prône en vedette. C’est vrai que la grande ourse ressemble plus à une casserole qu’à une maman plantigrade… Les dénominations possèdent leur lot de mystère et c’est très bien ainsi… J’ignore si Orion peut perdre son pantalon si un petit nuage coquin vient subrepticement lui voiler sa ceinture… Qui sait ? En août, tout est possible !

Parfois, on croit repérer une planète et quelques moments d’attention permettent de constater qu’elle se déplace. De façon constante, sur une trajectoire parfaitement linéaire, les satellites eux aussi reflètent la lumière du soleil et manifestent leur présence sur leur orbite. A l’époque du collège, notre professeur de sciences nous avait appris à repérer les premiers « Telstar » à leur passage. Dans les années soixante, nous étions fascinés…

Et puis, si le point lumineux s’accompagne de clignotants souvent rouge et vert, l’engin ne tarde pas à dévoiler son identité en émettant un bruit de réacteurs, il s’agit bien entendu d’un avion de ligne. Et là, on imagine les vacanciers masqués. Ils sont inquiets à l’idée que leur pays de destination puisse passer au rouge mais déterminés et finalement heureux de pouvoir s’octroyer une « récréation »… Hum !

Comme chaque année au mois d’août, on peut aussi observer un phénomène remarquable, de véritables « essaims » d’étoiles filantes. On les appelle également les « larmes de saint Laurent » tout simplement parce que la date de leur récurrence se situe autour du 10 août, le jour de la Saint-Laurent.

Ces pluies de météores sont fascinantes. Elles accaparent mon imagination et me donnent la chair de poule… Les notions de vitesse qu’évoque ce phénomène sont hallucinantes, comme dirait Fabrice Luchini.

Et puis, assister au spectacle des « perséides » invite à formuler des voeux…

En cette période, ils ne doivent pas manquer !

Outre les voeux personnels, souvent liés aux problèmes de santé, de finances ou sentimentaux, on pourrait formuler des voeux d’ordre général.

Que l’on trouve enfin un médoc pour damer le pion à ce foutu virus qui gangrène la planète…

Que l’on trouve enfin des politiciens responsables qui prennent au sérieux un petit pays en mal de gestion…

Que l’on trouve tout simplement cette source de bon sens qui manque décidément à la société contemporaine !

Alors n’oubliez pas, en août, regardez le ciel la nuit et n’hésitez pas à formuler une constellation de voeux…

Jean Marcelle

La petite Chronique du mois de juillet

Juillet… les vacances, et ça dé-confine « dur » ! Tiens, ça sonne comme « des confitures » ! C’est vrai que c’est la période des fruits et que notre Entre-Sambre-et-Meuse ne manque pas de richesses à ce niveau !

Fraises, cerises, groseilles et tous ces petits bijoux de notre terroir ornent sous le soleil la silhouette de nos vallées aux courbes aguichantes…

Faire de la confiture, c’est en quelque sorte perpétuer des traditions locales, rendre hommage aux petits gestes récurrents de nos grand-mères qui remplissaient les cuisines d’antan de parfums bien de chez nous. Ça faisait des gros « blup » dans les vieilles casseroles familiales et souvent ça « spittait » sur les carrelages de « Sainte-Anne » ! Souvenirs…

Et puis, quand la confiture était prise et refroidie, Mamy, vêtue d’un vieux tablier fleuri certainement pas né dans une collection de Lagerfeld, nous offrait la primeur d’une dégustation en présence du pain de campagne et du beurre de la ferme… Miam ! Petit bonheur en culottes courtes.

Sans doute cette période tout à fait particulière que nous avons dû traverser ces derniers mois a-t-elle eu la faculté de resserrer les liens familiaux. Les parents se sont rapprochés de leurs enfants et réciproquement.

Des petits gestes d’antan auraient-ils repris vie au sein des familles ?

Sans doute…

Faire la cuisine ensemble, c’est offrir au noyau familial l’opportunité d’une nouvelle germination et il semblerait que beaucoup l’aient compris !

J’entendais dernièrement une interview de Julien Lapraille au sujet du confinement et de ce que celui-ci avait apporté au niveau culinaire.

Il évoquait justement cette importance de cuisiner ensemble, en famille.

Il disait que les gens avaient redécouvert le plaisir de la bonne cuisine du terroir et que, mieux encore, ils avaient éveillé leurs enfants aux valeurs de celle-ci…

Finalement, il suffit de prendre le temps de se pencher sur nos trésors pour en retrouver avec bonheur toute la richesse, totalement accessible à tous et particulièrement bénéfique à la bonne santé des générations qui se succèdent.

Quand, dans quelques mois, ils ouvriront un pot de confiture « maison » concoctée en famille sous l’emprise d’un confinement, ils n’auront aucun mal à affirmer que jamais on ne trouvera telle saveur de chez soi dans un « palais de la malbouffe »…

Youpie !

Jean Marcelle

La petite Chronique du mois de juin

Décidément, cette Pentecôte 2020 est à l’image de ce tambour-major affublé d’un masque médical sur la couverture du livret du Syndicat d’Initiative… Irréelle !

Pouvions-nous nous attendre à vivre un jour ce cauchemar ?

Pouvions-nous imaginer notre Bourgmestre désemparé devant les caméras de Télésambre, ayant grande peine à retenir ses larmes face à cette situation totalement inédite et bouleversant profondément nos émotions de Rolendiens ? Plusieurs scénaristes ont développé ce thème dans le cadre de leurs oeuvres littéraires ou cinématographiques. Mais cela restait dans le domaine de la fiction et n’avait pour objectif que celui d’exploiter l’effet anxiogène potentiel d’un récit le plus crédible possible. Mais là… la réalité a rattrapé et dépassé la fiction !

Les affiches assurant la promotion des films réalisés sur ce thème attirent l’attention des cinéphiles à coup de mots évoquant la terreur. Les amateurs du genre adorent.

Notre affiche, cette messagère de l’arrivée annuelle de notre belle fête en l’honneur de  sainte Rolende, est tout simplement barrée de ces mots : « Annulée pour cause de covid-19 »…  Cette annonce, nous ne l’oublierons jamais. Elle restera marquée dans les mémoires de nombreuses générations et sera à jamais mentionnée dans l’histoire de notre folklore, de notre culture, de notre terroir.

« Cette année, la Marche est dans nos coeurs ».

Oh que oui qu’elle sera dans nos coeurs !

Ces magnifiques festivités qui animent chaque année nos clochers dans ce pays de traditions ont cette faculté de nous rapprocher les uns des autres. Cette fois, un ennemi microscopique nous force à garder nos distances. Quel paradoxe ! 

Mais quand on y pense vraiment, avec notre coeur de Rolendien et nos convictions profondes, cette force inestimable qui nous rassemble en une seule famille ne se laissera en aucun cas anéantir par ce foutu virus !

Les Rolendiens vivront leur Sainte-Rolende en pensant les uns aux autres et quand les cloches de nos villages « tribouleront » à l’heure des rentrées, que les tambours se feront entendre ici et là au gré de l’entité, le cantique à sainte Rolende retentira dans notre poitrine de Marcheur, là où toutes les réelles valeurs humaines de notre folklore règnent depuis de nombreuses générations.

Que sainte Rolende nous protège et qu’elle resplendisse plus que jamais dans notre belle Entre-Sambre-et-Meuse !

Jean Marcelle

La petite Chronique du mois de mai

S’il est une émission de télévision à laquelle nous devrions être tous fidèles, c’est bien le « Jardin extraordinaire » ! C’est un voyage hebdomadaire dans le monde des animaux qui nous permet de découvrir des images magnifiques et particulièrement instructives.

En cette période de confinement, l’animateur Tanguy Dumortier attire notre attention sur le fait que nous sommes entourés d’une multitude de petits êtres très intéressants auxquels l’excitation de la vie contemporaine nous avait rendus indifférents…

Ces animaux souvent fort sympathiques fréquentent en permanence nos jardins, nos haies ou nos balcons et nous ne les voyions plus.

Parmi tous ces petits compagnons de la vie quotidienne, les oiseaux abondent en nos régions et méritent largement un minimum d’attention.

C’est l’occasion, aujourd’hui que nous sommes forcés de nous poser, d’observer le manège incessant de ces « colocs à plumes » très en verve en ce beau mois de printemps. Les mésanges s’activent à la confection de leur nid, les merles ne cessent de conter fleurette à leur merlette et les tourterelles, eh bien, elles roucoulent… Quoi de plus normal !

Bon, d’accord, ils ne sont pas tous aussi sympas et je dois avouer que j’ai déjà eu « des mots » avec ces enquiquineurs que peuvent être parfois les choucas… Leur « chant » n’est pas spécialement harmonieux, quoi qu’on en « croââââ », leurs yeux « hitchkockiens » s’avèrent inquiétants et leur instinct de squatteur de cheminées m’ont un jour subrepticement amené au seuil de l’intoxication au monoxyde de carbone !  Franchement, je leur en ai voulu et ça reste un peu là !  Vous voyez où…

Enfin, ceci dit, il paraît que le choucas est un mari fidèle, et ça, à notre époque, ça mérite d’être souligné ! Et puis, il suffit de faire placer un grillage au sommet du conduit par un quidam étranger au vertige. Monsieur et madame choucas deviennent alors pigeons dans le monde immobilier de « Cherche appartement »… Bien fait, na !

Un autre « enquiquineur » de la gente ornithologique s’appelle « coucou ». C’est pourtant un joli nom, ça, « coucou »… Et puis ça évoque le « tic-tac » rassérénant de la technologie suisse les longues soirées d’hiver autour d’un feu de bois, dont la cheminée a été protégée des choucas, bien sûr.  Et au mois de mai, quand il lance sa très célèbre onomatopée dans le silence de l’orée du bois, on ressent profondément le bonheur d’habiter à la campagne. Il paraît que la première fois que l’on entend le coucou, il faut avoir une pièce en poche… J’ignore si c’est toujours d’actualité à l’heure des paiements électroniques.

Enfin toujours est-il que le coucou ne s’avère pas aussi sympathique que ça !  Ce gros profiteur s »installe dans le nid des autres et se fait lamentablement entretenir par d’autres oiseaux, encore des « pigeons », pourrait-on dire !

Décidément, personne n’est parfait, même dans le jardin extraordinaire de Tanguy Dumortier…

Jean Marcelle

La petite Chronique du mois d'avril

Et si les cloches allaient quand même à Rome ?

Sont-elles aussi, tout comme nous, confinées dans leur clocher, à l’abri d’un virus susceptible d’altérer leur faculté innée d’annoncer en triboulant allègrement la belle fête de Pâques ?

Et bien non !  Quelles que soient les circonstances, le printemps est bien là et dame Nature se fait un devoir de nous le rappeler chaque fois que notre regard s’attarde quelques instants sur le décor de notre campagne.

Les narcisses ont offert leur corolle flamboyante à la palette du grand artiste et les muscaris manifestent joliment leur présence d’un plus bel effet bleuté.

Les parterres de primevères s’en donnent à coeur joie et colorent sans vergogne nos jardins et sentiers.

Les tourterelles roucoulent gaiement sur le faîte du toit en interprétant leur traditionnelle sérénade romanesque.

Les choucas, amoureux fidèles, restaurent leur appartement afin d’y accueillir leur future progéniture. Et tant pis pour les villageois qui n’ont pas protégé leur cheminée…

Le trafic routier se fait plus discret, par la force des événements. On peut ainsi mieux percevoir le concerto du renouveau pour instruments à bec, et cela rassure…

Non, il n’y a aucune raison que les cloches ne participent pas à leur escapade pascale.

Au contraire. Elles apporteront cette année un message d’espoir, elles sonneront le retour prochain de la sérénité.

Et sans doute nous inviteront-elles à accorder désormais un regard plus attentif à ces petites notes printanières souvent négligées par les trépidations de la vie contemporaine…

Nous sommes inquiets ?  C’est légitime !  Alors observons le printemps, sans doute est-il capable de nous rassurer…

Jean Marcelle

La petite Chronique du mois de mars

Joie et bonheur, il revient !

Comme le printemps, il est de retour, coloré et chaleureux, riche de ses prémices aux parfums du terroir.

Il est annonciateur d’un réveil souriant à la lumière apaisante de la vie du village.

Il est gai et musical, il est vrai comme la sève qui épanouit les bourgeons de la jeunesse, il fait partie des émotions récurrentes des traditions du pays.

Merci à ses animateurs de nous ramener le grand feu à la maison…

Même le mois de février était content !  Il nous a envoyé Ciara et Dennis pour participer à sa façon aux soumonces de l’événement. Tous les branchages fatigués par le temps qui passe vont alimenter les flammes du renouveau. Comme le disait avec tant de talent Jacques Brel, « on a vu souvent rejaillir le feu d’un ancien volcan que l’on croyait trop vieux »…

Hééé oui, certains ont cru que cette tradition typique de notre Entre-Sambre-et-Meuse s’essoufflait chez nous ! C’était sans compter sur la détermination d’enfants du pays de ne pas abandonner le dieu de mars dans les limbes d’un temple perdu.

On ne peut que leur souhaiter de gagner leur pari.

S’investir dans une telle organisation n’est pas anodin, cela implique une sérieuse réserve d’énergie et de disponibilité. Les jeunes qui s’engagent dans cette aventure méritent soutien et encouragements. Ils n’ont que faire du potentiel de critiques  que génère la perversité des réseaux sociaux… Il est plus facile de poster des âneries que de collecter des fagots ou préparer une salle pour la fête !

Alors je leur souhaite de tout coeur ce succès qui attise les braises de la motivation et que cette belle tradition embrase de mille feux le ciel de notre village dans le crépitement de la fête et les premières vibrations du folklore.

Sous les masques de carnaval, les visages sont rayonnants et la jovialité familiale qui anime nos quartiers exhale les saveurs du vin chaud et les valeurs du vivre ensemble.

Bonne chance au jeune comité et que le grand feu s’inscrive à nouveau et pour longtemps dans les pages du livre d’or de nos traditions…

Jean Marcelle

 

La petite Chronique du mois de février

Le jour se lève. Le réveil a promptement effectué l’atterrissage du vaisseau en provenance du monde des rêves. Il faut se lever…

D’après de très sérieux sondages, que font bon nombre d’entre nous ?

Ils consultent leur smartphone ! Wouââ ! Poésie d’une époque connectée à outrance engendrant une dépendance collective aux appâts d’un marketing intempestif…

En ce mois de février, si le soleil gratifie notre village d’une lumineuse et agréable matinée, je vous recommande vivement un moment d’infidélité à l’égard de votre messagerie et de vous livrer à une banale mais ô combien pittoresque expérience. Vous ouvrez en grand la fenêtre de votre chambre qui domine le jardin encore engourdi et, en respirant profondément, vous tendez une oreille attentive…

S’il reste en vous un rien de sensibilité aux charmes inestimables du terroir, vous le percevrez sans tarder, le chant de monsieur merle qui siffle à « tue-bec » pour séduire sa merlette en garantissant à celle-ci l’exclusivité de son territoire.

Et oui, monsieur ne perd pas de temps ! Février semble réveiller en lui les gènes de chanteur de charme et son aptitude innée à flatter la nature de son répertoire mélodieux. Et il n’y a pas qu’à la montagne que chante merle…

Bien sûr, les merles attendront la fin du printemps pour fonder un foyer, mais il semblerait que le mois de la Saint-Valentin soit pour eux une opportunité romantique pour publier les bans. Cela assure manifestement la fiabilité des couples et l’harmonie dans la communauté. Il ne faut pas que clochent merles…

Le chant du merle est considéré comme étant l’un des plus mélodieux de la gente ornithologique. Quand on lui prête oreille attentive, on ne peut que confirmer ce talent que lui offre dame nature.

On dit également que ce sympathique et populaire passereau possède des dons d’imitation. Ça, c’est certain !  Le mercredi de Pentecôte, quand le calme revient sur le village, il n’est pas rare de surprendre le volatile à imiter le chant du fifre. D’autres, manifestement moins sensibles aux émotions du terroir, diront qu’il peut reproduire la sonnerie de leur portable… C’est fou l’effet que peut avoir la téléphonie sur les cervelles d’oiseau !

Moi, je pense que, finalement, le merle est de nos jours une « espèce protégée ».

Il peut en effet siffler les filles sans être inculpé pour harcèlement…

Mais qu’il reste cependant prudent ! Faute de grives, on mange des merles…

Jean Marcelle

 

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