Marcher -au sens d’être Marcheur – n’est pas chose simple : personne n’en doute. Il s’agit souvent d’une question d’équilibre. Par exemple, d’équilibre entre la juste dose de chopes ou de petites gouttes nécessaires à notre entrain et le sérieux de rigueur à certains moments, sous peine de ressembler à un troupeau de chèvres… Mais la démarche elle-même de Marcher découle d’un subtil assemblage : un cocktail personnalisé où certains mettront davantage de sentiments religieux, d’autres surtout l’amour du folklore, d’autres encore une plus grande dose de camaraderie et de fête, certains, enfin, un zeste de fascination pour l’époque napoléonienne.
Une Marche comme celle de Gougnies possède ses statuts et ses traditions connues de tous comme l’horaire, le parcours, le choix de telle ou telle marche à tel moment de la journée. Se greffent à ceci toute une série de pratiques qui ne méritent sans doute pas l’honneur d’être qualifiées de « traditionnelles » mais qui ont toute leur saveur.
Le but de cet article est d’en évoquer quelques-unes, mais surtout (la rubrique « réactions » ci-après vous tend les bras) d’en récolter d’autres. Si vous le pouvez, n’hésitez pas à aller interroger les plus anciens, ceux qui détiennent souvent des souvenirs qui vont se perdre. Grâce à ces apports espérés cet article pourrait devenir une véritable « œuvre collective » !
Les tirs au réveil
Le lundi de la Pentecôte à 3 heures du matin, le bien nommé quartier du « Tambour » qui a abrité, au moins, cinq tambours-majors (Hector Grégoire, Jules Marcelle, André Looze, Jean Marcelle et Claude Charlier) est secoué par des tirs isolés au moment même où la batterie s’ébranle. Parfois seul, parfois avec d’autres, Jean Carly, en 1976, a ranimé cette coutume tombée en désuétude. Elle persiste aujourd’hui.
L’origine ? Jean Carly l’ignore : « une sorte de compétition sans doute : être le premier à tirer après le premier coup de baguette. Mais cette pratique existait en d’autres endroits que le domicile du tambour-major : quand j’étais gamin, Arthur Wiame allait tirer devant la chapelle Sainte Rolende rue de l’Hermitage et d’autres grenadiers de la dérènne guilitte le faisaient devant chez eux ».
Pleurer à la caracole
Il est rapporté le cas de ce marcheur -entre les deux guerres sans doute- invectivé par sa femme pendant la caracole : « brèyèz, mins brèyèz donc… ! soit « pleurez, mais pleurez donc ! ». Il s’agissait évidemment de manifester sa douleur face à la fin prochaine de la Pentecôte et les sapeurs trouvaient alors une utilité tout évidente à leur mouchoir…
Les majors à la caracole
C’est le privilège ( ?) des majors de choisir celui qui, au terme de la caracole, va s’effondrer et sera « enterré » avant de ressusciter avec la promesse de la Pentecôte prochaine. Le lundi, après la rentrée à Gougnies, c’est eux qui ont le privilège de sortir la châsse de l’église.
D’autres pistes ? Réagissez en envoyant un courriel à infogougnies_at_gmail.com
Texte rédigé par Ben