De 1910 à 1939 (3ème partie)

Ce dossier fait suite à 1910 – 19A39 – 1ere partie
et à la 2eme partie

Suite au décès de Fernand Wauthy qui avait été élu pour la première fois en 1911, son suppléant, Emile Massaux prête serment de Conseiller le 27 avril 1922 et Ernest Soumillon devient 2eme échevin.
Gougnies se méfie de l’humeur de travailleurs : par 5 voix contre deux (devinez lesquelles…) le Conseil interdit toute manifestation, cortège, meeting, rassemblement sur tout le territoire de la commune le 1er mai prochain. L’exposition d’emblèmes, écriteaux, drapeaux autres que national sont interdits, qu’ils soient portés à la main ou fixés à des immeubles.

Il n’y a sans doute pas eu de rébellion : il en aurait été fait mention dans le compte rendu de la réunion suivante, le 5 mai, au cours de laquelle l’indemnité annuelle de Mme veuve Emile Grégoire en sa qualité de « sonneur de cloche de midi » est portée de 25 à 50 francs.

Le 20 mai l’instituteur Valentin Joachim est revenu à la charge pour le paiement de son salaire pendant la guerre. Le Conseil, unanime, rejette une nouvelle fois sa demande parce qu’il ne peut se prévaloir de la qualité « d’évacué ». On verra qu’il finira par obtenir gain de cause…

En effet, l’instituteur est allé en appel de cette décision auprès de la Députation permanente qui ordonne à la commune de lui payer les 6.856,50 francs qu’il réclame. Lors de sa réunion du 12 septembre le Conseil, à nouveau unanime, décide d’adresser un recours au Roi.
Décision aussi de supprimer « l’école d’adultes pour garçons » qui n’est fréquentée que par un nombre très restreint d’élèves »

Le 29 novembre l’empoisonnante « affaire Joachim » revient devant le Conseil, à huis clos cette fois. La Députation permanente a menacé de bloquer tous les paiements faits par la commune tant que celle-ci n’a pas obtempéré à son injonction. Il n’y aura pas de coup de force : le Conseil abandonne l’idée d’un recours au Roi et Valentin Joachim sera payé.

L’année 1923 commence par des augmentations de salaires : lors de sa réunion du 24 février le Conseil porte à 4.625 francs annuels celui du secrétaire communal, à 2.775 celui du receveur et à 4.350 celui du garde champêtre.

Le 13 juillet 350 francs sont alloués au Comité du jeu de balle pour l’organisation d’un concours.

A cette époque on jouait à la "balle au tamis"
Collection Jacques Monnoyer

Au cours de la même séance, suite à la démission de M. Beaurain, M. Bourlet, médecin vétérinaire à Bouffioulx est élu « expert inspecteur des viandes » et prête serment. Il jouira, à titre de rémunération du montant des taxes perçues (NB : lors d’une réunion suivante on apprendra que ces taxes vont de 8 francs pour un cheval ou une vache à 5 francs pour un agneau).
Le 11 octobre, ajout laconique au compte rendu de la réunion : « 40.000 francs seront sollicités pour la distribution d’eau ». Et à propos d’eau, le secrétaire en a ajouté une bonne rasade à son encre et son écriture devient difficilement déchiffrable. Mais il a raison d’économiser l’encre, car l’affaire en fera couler beaucoup encore pendant une quarantaine d’années…

Le bourgmestre Pirmez qui, depuis 1914 avait la concession exclusive de la fourniture d’électricité dans la commune a fait savoir qu’il mettait fin au contrat à partir du 1er juillet 1924. La commune demandera leurs conditions de fourniture à la société Marmor et à la SA d’électricité d’Auvelais.

Le Conseil du 7 décembre constate qu’une seule soumission a été déposée pour la distribution d’eau, celle de l’entrepreneur Michaux de Châtelet et que s’élevant à 103.291 francs, elle dépasse de 29.341 francs la soumission. On demandera une nouvelle adjudication mais dans les premiers mois de l’année 1924 les galeries d’adduction s’effondrent et des travaux en urgence sont adjugés au même Michaux pour 54.300.

Le revenu de coupes de bois à Gougnies et à Biesme pour 59.883,30 francs viendra à point pour payer les factures tandis que l’écriture du secrétaire Biernaux devient de plus en plus pâle et illisible.
Est-il malade ? En froid avec le bourgmestre ? en tout cas, six mois plus tard, le 8 juin 1925, il a changé d’encrier et de plume. L’écriture est plus ronde.

Entre-temps, le bourgmestre a décidé de prolonger la fourniture d’électricité, mais il faudra prévoir 5.000 francs pour tirer une ligne électrique vers le hameau du Bas-Sart. Mais finalement, les Conseillers décident de partager les frais avec la commune de Presles.

Enfin une bonne nouvelle du côté de l’adduction d’eau : les travaux de curage et de solidification de l’entrepreneur Michaux ont été efficaces et le débit est plus fort qu’espéré, mais il faudra de nouvelles dépenses pour prolonger les canalisations vers les habitations du chemin du Bas-Sart où le seul puits est pollué.

Le 6 août 1926 le Conseil prend note que le bourgmestre prolonge jusqu’au 30 juin 1927 son contrat de fourniture d’électricité.
Les vacances scolaires de nos écoles sont fixées du 1er août au 20 septembre.

L’année 1930 se profile à l’horizon : pour la célébration du centenaire de l’Indépendance, la commune décide d’intervenir pour la somme annuelle de 10 centimes par habitant pour les années 1926 à 1930 (NB : quel dommage que, comme pour ce qui concerne des années à venir on ne spécifie pas à cette occasion combien d’habitants compte Gougnies. Sans doute environ 700)

Le receveur communal est décédé. Sa fille, Mlle Angèle Daffe assurera l’intérim.

Que s’est-il passé ? Le compte rendu du 10 octobre 1926 est le la pure calligraphie. Le secrétaire Biernaux excelle dans les pleins et les déliés ainsi que dans les majuscules en majesté.

Un exemple de l'écriture du secrétaire Biernaux

C’est sous cette plume ragaillardie qu’il note que l’entrepreneur Léon Michaux de Châtelet a emporté une soumission pour l’extension du réseau d’eau. Coût : 58.750 francs. Un concurrent de Bruxelles proposait 105.000 francs et un autre de Liège 70.400 francs.

Le 10 octobre auront lieu des élections communales. Le jeton de présence est fixé à 30 francs pour le président du bureau et son secrétaire et à 15 francs pour chacun des quatre assesseurs.
Léon Hautecourt refuse de signer l’arrêté. Pourquoi ?
On verra plus loin qu’il existe sans doute des tensions entre le bourgmestre et lui.

Le 14 décembre, le Conseil décide de doubler la valeur assurée des immeubles communaux. Léon Hautecourt ne s’y oppose pas mais demande que, désormais, toute proposition faite au Conseil porte le nom de son auteur.
En outre, il voudrait des précisions sur le coût pour la commune de l’extension vers le Bas-Sart du réseau de l’électricité fournie par le bourgmestre.

Bonne nouvelle : la vente des taillis et futaies dans les bois communaux de Gougnies et celui que la commune possède à Biesme a rapporté de 3.033 francs de plus que prévu pour un total de 32.108,10 francs.

Gougnies tweetalig ? Suite à la demande du gouverneur, le Conseil, à l’unanimité, trouve complètement inutile d’exiger de ses membres la connaissance du flamand, aucun ouvrier flamand n’étant occupé sur notre territoire.

Il y a sept candidats aux fonctions de receveur communal, dont 4 de Gougnies : Gabriel Caussin, René Grégoire, Jules Wauthy et Hector Defrène qui sera l’heureux élu. Son traitement initial sera de 1.500 francs par an, mais il devra déposer 20.000 francs en numéraire comme garantie de sa gestion. En outre, il devra se mettre à la disposition du public, à la maison communale, les 1, 8, 15 et 25 du mois de 18 à 19 h. Léon Hautecourt estime que deux jours suffiraient, mais le Conseil ne le suit pas.

Prestation de serment des nouveaux Conseillers le 11 janvier 1927. Il s’agit de Léon Wiart et de Jules Thibaut.
Le bourgmestre, ainsi que Isaac Hébrant, Ernest Soumillon (1er et second échevins) Léon Hébrant et Léon Hautecourt ont été réélus.

Le 14 février 1927 les ennuis de santé du secrétaire sont confirmés au travers du compte rendu de délibérations du Conseil : c’est l’échevin Isaac Hébrant qui a pris les notes et Arthur Berny, signant « secrétaire ff » qui a écrit le texte.

Approbation des comptes pour 1925 : pour une somme de 111.380,41 francs en recettes ils sont en boni de 15.977,99 francs.

L’eau, si l’on peut dire, refait surface : le Crédit communal a refusé de tenir à disposition de la commune l’emprunt de 40.000 francs pourtant approuvé par arrêté royal. Suite à cette décision la Députation permanente n’a pas approuvé l’adjudication des travaux à l’entrepreneur Michaux, lequel a profité du dépassement des délais pour résilier son offre.
Cependant, depuis, l’administration communale « ayant obtenu de différents particuliers leurs souscriptions à des bons de caisse du Crédit communal pour une somme dépassant les 40.000 francs, cet organisme a informé la commune qu’il tenait l’emprunt à sa disposition » ( la formulation n’est pas claire, mais on peut supposer que des gougnaciens nantis -le bourgmestre notamment- qui détenaient des titres du Crédit communal, les ont déposés en garantie). Quoi qu’il en soit, par 5 voix contre deux, le Conseil décide une nouvelle mise en adjudication. Par ailleurs, il considère qu’en raison du renchérissement des fontes il y a lieu de supposer que la somme de 40.000 francs ne sera plus suffisante, qu’il faut prévoir 10.000 francs pour l’achat et l’installation de poteaux pour la ligne électrique vers le Bas-Sart et qu’en fin d’année il y aura lieu de faire des réparations pour 12.000 francs aux bâtiments communaux, il décide, toujours par 5 voix contre deux, d’entamer la procédure pour un emprunt supplémentaire de 30.000 francs.

La place, les chemins communaux et leurs rigoles sont mal entretenus. Le Conseil décide (5 voix contre 2) donc de recruter un cantonnier. Il sera payé 20 francs par journée de 8 h et ce de 200 à 250 journées par an. .

Le budget 1927 est approuvé (à l’unanimité !) pour 201.066,40 francs en recettes, il est en boni de 4.972,32 francs.

Enfin, vu que le garde champêtre Jules Duchène est en fonction depuis le 2 mai 1893 et donne entière satisfaction son traitement sera porté à 5.200 francs par an. Décision à l’unanimité.

Premier avril 1927. Il est peu probable que les Conseillers aient fait un « poisson » au bourgmestre. En revanche il est bien question d’eau puisqu’ils désignent Léon Michaux de Châtelet comme adjudicataire, parmi six soumissions, pour l’extension du réseau d’eau. Coût : 68.898,60 francs.

Le cautionnement à fournir par le receveur communal, dont le traitement est fixé à 1.500 francs par an, est de 7.000 francs qui est le chiffre arrondi du douzième de la moyenne des recettes ordinaires.

Celui-ci ayant démissionné, six demandes sont parvenues à l’administration pour remplacer le secrétaire Biernaux. Parmi celles-ci trois émanent d’habitants de Gougnies : Gabriel Caussin, Maurice Sténuit et Lucienne Daffe (qui se désistera ensuite).
Maurice Sténuit est bardé de peaux d’âne : humanités complètes et licencié du degré supérieur en sciences commerciales, financières et coloniales. C’est lui qui sera élu.
Toujours au chapitre des élections, celle de Hector Defrène n’ayant pas été validée par la Députation permanente, c’est Georges Houassin, déjà receveur communal à Villers qui est choisi pour ce poste à Gougnies. Il y avait sept concurrents.
Par contre, il n’y avait qu’un candidat à la tâche de cantonnier : Alphonse Thibaut de Gougnies est désigné.

Le PV du Conseil du 22 avril 1927 ne comporte pas moins de six pages pour fixer les modalités d’un emprunt de 30.000 francs au Crédit communal : 15.000 francs pour l’eau, 7.000 pour la ligne électrique et 8.000 pour les réparations aux bâtiments communaux.

Etonnant : les comptes rendus des 31 mai et 21 juin étaient calligraphiés à la plume par l’éphémère secrétaire ff. Arthur Berny, mais il ne faut pas être grand graphologue pour se rendre compte que l’écriture, au stylo, des PV du 14 février au 31 août (exception faite des 31 mai et 21 juin) est de la même main. S’ ils sont signés (à la plume) du nom de Berny, ils sont manifestement écrits au stylo par celui qui lui succèdera, Maurice Sténuit.

Ce dernier prêtera serment lors de la séance du 21 juin au cours de laquelle on peut se rendre compte que, contrairement à ce qu’on pouvait croire, le bourgmestre – châtelain Pirmez ne fait pas la pluie et le beau temps à Gougnies : le Conseil – en son absence puisqu’il est concerné – étudie à la loupe sa proposition d’échanger ce qu’il devait payer pour une canalisation privée d’eau vers le château contre l’achat de poteaux pour l’alimentation électrique du Bas-Sart.
Les Conseillers décident de remettre les pendules à l’heure.

1- il ne devra pas payer la canalisation, mais devra s’acquitter de sa consommation comme tout le monde
2-la commune n’interviendra pas dans la création de la ligne électrique vers le Bas-Sart, ni pour les poteaux, ni pour les câbles. Ce sera aux frais du bourgmestre qui pendant dix ans devra servir l’électricité aux habitants de ce hameau au même prix qu’à ceux du centre de Gougnies
3- comme le contrat lui accordant le monopole de la fourniture d’électricité expire le 31 décembre 1932, on demandera les tarifs à la centrale d’Auvelais et autres fournisseurs.

La santé de l’instituteur Valentin Joachim se détériore et il vient encore de solliciter un congé. Une demande de mise à la pension sera adressée au ministre des Sciences et des Arts.

Une série d’ennuis commence concernant les droits de chasse : lors de sa réunion du 21 novembre 1927, le Conseil n’approuve pas l’adjudication pour 6.600 francs du droit de chasse sur les 98 hectares du Bois de Gougnies ni du droit sur les 48 hectares de bois que la commune possède à Biesme et qui avait été adjugés à MM. Dumont et Demaret pour 6.900 francs.

Autres décisions ce jour-là :
-avis favorable pour le comblement d’un puits et le placement d’une pompe au lieu-dit Tienne des Gaux (NB : il jouxtait « place » du Culot et, dans le sens de la descente, se situait à droite de la rue du Maka)

-empierrement et cylindrage de la rue du Maka « de l’église à l’entrée du bois » (NB : on pourrait en conclure que la rue du Culot a reçu ce nom plus tard)

-formation d’un corps de pompier : le matériel existant sera rénové et on achètera 100 mètres de tuyaux. Six pompiers seront recrutés ; ils devront faire un exercice d’une demi journée au minimum … par an et percevront 25 francs par exercice.

Le Conseil du 16 décembre 1927 est replongé dans les problèmes de chasse. Une nouvelle adjudication pour le bois à Biesme a été remportée, pour 7.600 francs par M. Legrand de Biesme. En ce qui concerne le Bois de Gougnies il avait été adjugé pour 6.700 francs à Camille Herlinvaux de Biesme. Mais celui-ci n’ayant pas versé la caution, il faudra encore procéder à une nouvelle adjudication sauf si l’avant dernier enchérisseur accepte le lot.

Un subside de 25 francs sera alloué à chaque étudiant d’une école professionnelle.

Pas de sécurité sociale à l’époque : le Conseil accorde 2.000 francs de participation aux frais du garde champêtre Jules Duchène, qui a subi une grave opération chirurgicale.

Le 10 avril 1928, Léon Hautecourt ayant démissionné en tant que Conseiller,
Jules Marcelle , son suppléant, est installé. Aux élections du 10 octobre 1926, il avait recueilli 54 voix.

Jules Marcelle qui sera aussi, deux ans plus tard, président du Comité du Centenaire(Photo collection familiale)

Il faut croire que l’enchérisseur coiffé sur le poteau par M. Herlinvaux pour le droit de chasse à Gougnies, n’a pas digéré sa défaite : il a refusé de confirmer son enchère. Le Bois de Gougnies, a cette fois été divisé en trois lots qui ont été adjugés respectivement à Léon Besombre, notaire à Le Roux pour 1.000 francs, Fernand Jacquet, notaire à Châtelet pour 1.550 francs et à Paul Wilmot, ingénieur à Huy pour 3.100 francs. (Ouf ! affaire réglée ? attendez un peu…)

C’est le docteur Louis Fagnart de Biesme qui succèdera à son père comme médecin chargé de l’inspection médicale scolaire.

Raccordement à l’eau potable : Emile Daffe et Maurice Marcelle paieront 30 francs par an tandis que Désiré André et Armand Minet, fermiers, paieront 60 francs. Le bourgmestre installera un compteur sur la prise d’eau desservant son château et dépendances. Il aura droit à 2m3 par jour et les paiera 180 francs par an, mais en cas de pénurie, sa consommation ne pourra dépasser 150 litres par jour.

Droit de chasse : le Conseil du 19 juin 1928, constatant que MM. Jacquet et Besombre ont refusé une clause spéciale concernant les dégâts occasionnés par les lapins, accepte une offre de Robert Mottat de Pâturages pour 1.100 et 1.550 francs.

Vive la concurrence ! On se rappellera que, il y a juste un an, le Conseil avait décidé de demander à la Centrale d’Auvelais ses tarifs pour la fourniture d’électricité : le bourgmestre informe le Conseil qu’il pratiquera ce tarif, moins 10%.

Le 25 octobre 1928, Valentin Joachim ayant été mis en disponibilité, c’est Joseph Dausimon, de Sart-Eustache, qui est désigné instituteur provisoire.

Les lapins doivent bien rire : le 5 décembre 1928, le Conseil pense intenter un procès à Robert Mottat car le cultivateur Noël a porté plainte contre la commune pour des dégâts causés par ces voraces rongeurs.

Le garde champêtre Jules Duchène, s’est remis de son opération, mais il est atteint par la limite d’âge. La commune demandera au commissaire d’arrondissement qu’on le prolonge d’un an.

1er mai 1929 : le Conseil nomme Madeleine Vassart, de Gougnies, institutrice provisoire de l’école des filles en remplacement de Mme Piron, en disponibilité et le bourgmestre rend un hommage soutenu à Isaac Hébrant qui vient de se voir décerner la Croix civique de première classe : depuis 37 ans il se dévoue au service de la commune, dont 15 ans comme premier échevin.

A droite sur la première photo, Madeleine Vassart, un an après sa nomination, lors des fêtes du Centenaire et, seconde photo, avec sa classe en 1960 (coll. Elisabeth Grégoire)

Isaac Hébrant, dit "le vieux fiston", élu la première fois en 1892, honoré en 1939 pour son dévouement à l'égard de la commune. L'année suivante, c'est lui qui allait planter le "chêne du Centenaire". (Photo Collection Michel Caramin).

Le budget de la commune pour 1930 est fixé lors de la réunion du 10 septembre 1929. Il sera en boni de 2.628, 12 francs pour des recettes de 227.830,75 francs.

Gougnies du plein emploi : le 24 janvier 1930, le Conseil prend connaissance d’une demande du secrétaire des métallurgiste d’Acoz visant à l’affiliation de la commune au fonds de crise. Requête rejetée car « il n’y a aucun chômage actuellement dans la population ouvrière de la commune et les conditions économiques ne semblent pas en annoncer ». (NB : on verra ci-après combien cet avis était présomptueux)

Le 31 du même mois, la réunion du Conseil nous donne une indication de l’évolution du coût de la vie. En effet, les Conseillers examinent une proposition du bourgmestre – châtelain de racheter, afin de l’inclure dans sa propriété, un sentier conduisant au hameau « des Fonds ». Comme prix, il propose de multiplier par 7 le prix du mètre carré d’avant-guerre. Les Conseillers proposent d’appliquer plutôt, comme multiplicateur, le taux d’index au 7 janvier 1930, soit 9,27. Le calcul donne donc 9,27 X 1 franc X 404 mètres = 3.745 francs pour l’achat, mais en outre les Conseillers estiment qu’il devra ajouter la même somme en raison de l’avantage qu’il tire de l’opération.

Le chasseur Wilmot qui avait obtenu une concession en avril 1928 a proposé de résilier son bail qui serait repris par Robert Mottat pour 3.720 : la commune y gagne 620 francs et accepte donc.

La société Marmor propose d’établir à ses frais une canalisation d’eau jusqu’à la Cité des Italiens (actuellement rue du Phalanstère) où elle installerait une pompe publique, à condition que la commune livre l’eau gratuitement. Le Conseil de (mars ou avril 1930 : la date exacte est restée dans la plume du secrétaire) vote positivement.

Le torchon continue de brûler entre le Conseil et l’ancien instituteur Valentin Joachim. On se souviendra que, contre l’avis unanime des Conseillers, Gougnies avait été obligée par la Députation permanente de payer des arriérés de salaire à l’instituteur pour les années de guerre passées en France. L’affaire avait donc été réglée en 1922, mais l’instituteur tomba malade et, en 1927 le Conseil demanda sa mise à la retraite. En 1828 un instituteur provisoire fut nommé. Cependant, M. Joachim semble avoir continué d’occuper le logement de fonction auquel il n’avait plus droit et la commune ne parvient pas à le convaincre de s’acquitter d’un loyer de 1.097,28 francs.
Si une ultime tentative échoue, ce sera le procès.

Le fête communale a lieu habituellement le 2eme dimanche d’octobre, soit, en cette année 1930, le 12. Cependant, le gouverneur a demandé que chaque commune organise une fête patriotique le 4, jour anniversaire de la proclamation d’indépendance.
Affaire entendue : le Conseil du 23 juin 1930 décide de fusionner les deux fêtes le 4 octobre et l’allocation sera portée à 3.000 francs.

Coll Jacques Monnoyer

Voir aussi dans cette série :
la première partie de cette période 1910 – 1939
– et sa seconde partie
– la période 1939-1946
– et 1947-1963

ainsi que les dossiers
Heures de guerre (1)
Heures de guerre (2)
Heures de guerre (3) et
Heures de guerre (4)