Ce 11 novembre 2010, à l’église, devant le monument aux morts et au cimetière un hommage a été rendu
aux victimes des deux guerres. C’était l’occasion pour Gougnies.be de vous présenter ce dossier consacré à une des victimes de ces conflits. En fin de cette évocation, vous trouverez différents liens vers les articles que notre site a réalisés sur ce thème.
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Emile Mathéï, tombe N° 74 au cimetière militaire de Termonde. (Photo : site « De slag om Buggenhout »)
Le 26 mai 1891 naissait à Gougnies un petit garçon qui, comme tant d’autres allait, 23 ans plus tard, terminer sa courte vie sur un champ de bataille. Emile Matheï repose dans le carré d’honneur du cimetière de Termonde. Il n’était plus domicilié à Gougnies quand il fut tué au combat, ce qui explique que son nom ne figure pas sur notre monument aux morts.
Le registre de la population indique que les parents Mathéï avaient pour adresse « 1 Centre » à Gougnies, ce qui correspondait sans doute à la place communale. La mère, Marie Loubry et le père, Edmond Mathéï, avaient tous deux 33 ans lors de la naissance du petit Emile, leur 4e enfant. Edmond était « piocheur » aux chemins de fer et les deux témoins lors de la déclaration à l’Etat-civil exerçaient d’ailleurs la même profession : l’un, François Mahy, habitait Villers tandis que l’autre, Antoine Lepage, était d’Acoz. C’est peut-être eux qui ont suggéré aux parents qui n’étaient pas originaires de la région d’ajouter aux prénoms du bébé un Ghislain bien d’ici…
Voici donc un petit Gougnacien de plus mais cinq mois plus tard, Emile, Joseph, Ghislain Mathéï suivra ses parents à Gérompont dans le Brabant.
Quand la guerre éclate, nous le retrouvons, marié à Elisa Legrève et domicilé à Bierges.
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Copie du certificat de mariage religieux.
Ce document nous est parvenu grâce à Mme Suzy Noël et à M. Michel Grossi.
Son frère aîné Joseph est officier à l’armée. Emile y voit-il un exemple ? Le 4 août 1914, soit le jour même de l’invasion, il s’engage comme volontaire « pour la durée de la guerre » comme simple soldat au 1er Régiment de Ligne.
Au front
Après une période d’instruction qui dut être des plus sommaires, le voici au front. Son régiment, avec le 21e de Ligne, les 2e et 5e Chasseurs à pied et le 1er Grenadiers est engagé dans une offensive dans la région de Termonde pour couper l’avance allemande vers Anvers.
Le 26 septembre vers 7h30 le régiment de Mathéï quitte Bornem et prend position à Opstal, Opwijk, Eeksken et Buggenhout-bos. La nuit même les troupes belges connaissent un feu nourri de l’artillerie ennemie et, le lendemain à 11h50, elles subissent un violent assaut allemand à Opstal. C’est à ce combat que le matricule 101/62286 sera tué.
La bataille de Buggenhout ne dura que deux jours mais fut féroce. Soixante Belges et un nombre indéterminé d’Allemands y ont perdu la vie. Le régiment de Mathéï aura particulièrement souffert, totalisant à lui seul plus de la moitié des victimes belges.
Au total -les militaires sont précis- Emile Mathéï aura passé 55 jours sous les drapeaux. Il manquait donc 5 jours pour faire deux mois complets, mais, généreuse, l’armée, en 1922, versera deux fois 75 francs de solde à sa veuve…
Les soldats belges tués lors de la bataille de Buggenhout furent provisoirement ensevelis dans les cimetières des environs. Emile Mathéï fut enterré dans celui de Buggenhout-Centre avec 18 de ses camarades. Cette photo a été prise lors de la cérémonie suivant l’exhumation, le 7 mai 1915 des 19 corps afin qu’ils soient transférés au cimetière militaire de Termonde. Remarquez le détachement allemand qui rend les honneurs. (Photo : site « De slag om Buggenhout »)
Un site
Les renseignements d’ordre militaire ainsi que les illustrations de ce dossier sont dus à l’amabilité de M. Niko Van Kerkhoven qui a consacré un site très documenté à la bataille de Buggenhout
Tout comme Gougnies.be, il cherche des renseignements complémentaires sur Emile Matheï et plus particulièrement une photo de lui.
Il se pourrait qu’Emile Mathéï ait encore de la famille, soit dans le Brabant wallon, soit dans le Limbourg. On sait aussi qu’en 1920 sa veuve Elisa était remariée à un M. Yvon Sirau et habitait au 17 de la rue Bourdon Saint Jacques à Tournai.
Jusqu’ici nos recherches sont restées vaines. Mais peut-être qu’un lecteur de ce dossier nous fournira une nouvelle piste…
Ben